4 réflexions sur “Un autre regard sur le climat – 3 – Du pain sur la planche”
Chère Emma,
je lis toujours avec grand plaisir vos planches depuis plusieurs années maintenant 🙂
J’aime à la fois la fraîcheur des dessins et la liberté de ton sur les sujets abordés. Un grand merci pour tout cela.
Le thème traité ici, celui du climat, représente pour moi la priorité des priorité, dans le souci de notre avenir immédiat, ici et partout dans le monde, mais aussi celui des générations futures, car nous savons que les changements sont irréversibles. Et l’urgence me paraît absolue, comme vous le montrez très bien 🙂
C’est pourquoi j’ai été surprise en lisant que les solutions que vous mentionnez dans cette planche ne renvoient qu’à la contestation politique, alors que le constat est que c’est notre mode de vie actuel, dans les pays « capitalistes développés », qui émet par habitant le plus de C02: comme vous le soulignez d’ailleurs (16,6% de la population pour 77,1% des émissions d’après cette planche). On a beau jeu d’accuser l’Inde ou la Chine par exemple, dont les usines tournent d’ailleurs en bonne part pour satisfaire nos petits désirs d’occidentaux, souvent au détriment des besoins fondamentaux de leurs populations pléthoriques. Nous devons impérativement changer cela, et tout de suite; je crois comprendre que nous sommes d’accord sur ce constat.
Bien sûr qu’il y a là des profits colossaux en jeu, mais ces profits ne peuvent se réaliser que grâce à notre comportement de consommateur: aucune entreprise ne peut gagner de l’argent sans ses clients. Et quand bien même, un jour (dans combien de temps?), une révolution de nature politique mettrait fin à ce système économique capitaliste fondé sur l’avidité et l’injustice, prendre soin du climat, de la planète et de ses habitants les plus pauvres, supposerait de toutes les façons alors un changement radical dans nos façons de consommer, c’est-à-dire nos façons de nous nourrir, de nous transporter, de nous chauffer, de nous habiller, afin de préserver les ressources de la planète et les répartir de façon plus équitable, n’est-ce pas?
Alors pourquoi ne pas le faire de suite???? Cela dépend de chacun d’entre nous, et l’effet serait de plus immédiat.
Si par exemple nous cessons tous d’acheter sur Amazon ou ailleurs des objets inutiles à obsolescence programmée produits à base d’hydrocarbures à l’autre bout de la planète par des « esclaves » modernes (et ce n’est qu’un exemple, vous pouvez en trouver des milliers d’autres), toutes ces industries extrêmement polluantes, ces entreprises au lobbying empreint du cynisme que vous dénoncez à juste titre je crois, s’effondreraient d’elles-mêmes. Même chose pour les transports, l’industrie de la viande, la mal-bouffe industrielle emballée sous plastique…
Je crois profondément que notre seul pouvoir n’est pas d’aller manifester et voter, et tout casser, couper des têtes serait de toutes les façons inutile (et répugnant) si nous ne sommes pas près, nous « riches » européens (au regard du reste du monde), à faire cette révolution du quotidien. Et c’est là que réside notre véritable puissance, la preuve en est s’il en était besoin les sommes colossales investies afin de nous convaincre de consommer comme on veut que nous consommions!
Que voulons-nous des politiques? Qu’ils nous contraignent par des lois à changer nos modes de vie afin d’émettre moins de CO2? Qu’ils interdisent la viande rouge, l’avion et la voiture individuelle par exemple? Qu’ils rationnent l’énergie que nous consommons? Qu’ils interdisent de produire et donc d’acheter des objets dont la fabrication est trop polluante? On y viendra peut-être, probablement trop tard.
Personnellement, j’aurais une nette préférence pour un monde plus libre où chacun ferait sa propre révolution et où nous nous soutenions les uns les autres pour consommer différemment, en choisissant nous-mêmes ce que nous considérons comme essentiel et inessentiel dans notre mode de vie, en fonction de nos moyens, des ressources locales et de ce que nous aimons vivre.
Et j’aime l’idée que cette révolution est possible de suite, en allant faire mes courses ou en allant au travail, en préparant en famille les fêtes de fin d’année…, je me sens beaucoup plus puissante et efficace car je lutte ainsi directement contre les profits et le cynisme géopolitique.
Si nous nous y mettons tous, j’ai la croyance que ce sera beaucoup plus efficace que d’aller dans la rue (ce qui peut se faire en plus ), car cela touchera au « nerf de la guerre », au porte-monnaie des puissants de ce monde. Je me sens d’ailleurs beaucoup mieux depuis que j’ai compris qu’ils ne sont puissants que grâce à mon argent et à ma consommation. Et je crois que les politiques ne pourront que suivre et accompagner cette révolution, car ils ne peuvent pas nous contraindre à consommer en polluant.
Qu’en pensez-vous, Emma?
Pourquoi ne pas faire cette révolution de suite, cesser de donner de l’argent aux grandes entreprises capitalistes, cesser d’émettre du C02 plus que le strict nécessaire dans notre quotidien en donnant raison ainsi au « blablabla » et au cynisme ambiant?
Pourquoi ne pas appeler à cette révolution, qui est de toutes les façons inévitable si on veut agir efficacement pour le climat?
Bien à vous Emma,
je souhaite que vous continuiez à vous exprimez avec force et pertinence, en dénonçant ce qui doit l’être,
Oups, j’aurais rédigé autrement mon message si j’avais pu lire dans mes mails la planche 2 (pourquoi ne s’affiche-t-elle pas?) que je viens de parcourir sur ce site.
Mais je n’ai pas vraiment changé d’avis: j’ai voulu parler de révolution, pas de greenwashing de la consommation.
Et je me sens toujours entièrement d’accord avec vous, Emma, sur les constats, et notamment sur le cynisme dans la manipulation des consommateurs ( faux « recyclage » des plastiques, etc).
Bravo à ceux qui dénoncent, comme vous Emma, et nous aident à ne plus nous laisser faire.
J’ai du mal à croire qu’un changement radical est impossible, et si c’était le cas, pourquoi le réclamer?
Autant commencer de suite alors!
Bien d’accord avec toi, une fois encore. Je te remercie sincèrement pour tes illustrations savamment construites, qui présentent ton point de vue augmenté de ta documentation: toujours très agréable à lire (et très accessible).
Réponse à Prisca:
Même si on pourrait faire évoluer les choses en choisissant nos modes de vie/consommation de façon éclairée, cela ne pourra pas concerner tout le monde: ne serait-ce que parce que des piliers de nos vies nous sont inatteignables:
Exemple: je refuse de prendre l’avion depuis plus de 10 ans, je trouve ce mode de transport très lourd, environnementalement, mais… je le boycotte, donc, maintenant. Malgré tout cela, dans les impôts que je paye, une part permet que le vol Bretagne-Londres soit moins cher que le ferry, ou le train: non mais sérieusement???
Je pense qu’il faut tout de même persévérer dans nos choix éclairés et les partager. (quelle évidence – et simplicité – de boycotter Amazon comme tu dis, sérieusement!)
Mais Emma a raison, ça ne suffira pas pour nombre de raisons, bonnes ou mauvaises ou ni l’une ni l’autre…
(Lire l’excellente réflexion philosophique de Pascal Chabot: « Exister, Résister » sur le sujet notamment des ultraforces qui animent le(s) système(s) et la place / part des humains là-dedans)
Bref, parlons-en! Même (surtout?) avec des gens pas forcément d’accord:
Partager que c’est agréable de vivre « au ralenti » avec certes moins de salaire mais aussi moins de temps de travail, et la place pour d’autres activités non rémunérées mais utiles.. Quand on peut se le permettre, certes, mais c’est tout de même agréable!
C’est pas compliqué, même plaisant, de quitter certains grands acteurs: réduire le numérique au minimum, idem pour les achats… Sans s’interdire de petits plaisirs de temps à autres
C’est très bon de se passer de viande… tous les jours ou de temps en temps, et on peut même s’éclater en cuisine, sans passer aux graines de chia en permanence!
C’est tellement mieux de se déplacer à vélo, même quand il pleut ou fait froid (quand on peut, évidemment: plus de 10 km pour aller travailler, c’est pas évident)…
Il faudrait juste dédramatiser et partager cette envie ET CES PLAISIRS de la simplicité, de l’allègement, de la sobriété volontaire.
Et montrer que c’est à portée de main, souvent…
(j’en peux plus de tous ces propos incitant à « en prendre plus, car c’est écolo »: les LED, les équipements numériques reconditionnés, …)
Bref, merci Emma, et merci les lecteur.trice.s pour vos partages!
Associations pour Ayael: ATTAC, les Colibris, les deux partis politiques cités par Emma,
(et toute asso locale portée sur le local, le zéro déchets, les recycleries, le réemploi… mais là c’est moins ciblé politique – mais ça avance quand même…)
Chère Emma,
je lis toujours avec grand plaisir vos planches depuis plusieurs années maintenant 🙂
J’aime à la fois la fraîcheur des dessins et la liberté de ton sur les sujets abordés. Un grand merci pour tout cela.
Le thème traité ici, celui du climat, représente pour moi la priorité des priorité, dans le souci de notre avenir immédiat, ici et partout dans le monde, mais aussi celui des générations futures, car nous savons que les changements sont irréversibles. Et l’urgence me paraît absolue, comme vous le montrez très bien 🙂
C’est pourquoi j’ai été surprise en lisant que les solutions que vous mentionnez dans cette planche ne renvoient qu’à la contestation politique, alors que le constat est que c’est notre mode de vie actuel, dans les pays « capitalistes développés », qui émet par habitant le plus de C02: comme vous le soulignez d’ailleurs (16,6% de la population pour 77,1% des émissions d’après cette planche). On a beau jeu d’accuser l’Inde ou la Chine par exemple, dont les usines tournent d’ailleurs en bonne part pour satisfaire nos petits désirs d’occidentaux, souvent au détriment des besoins fondamentaux de leurs populations pléthoriques. Nous devons impérativement changer cela, et tout de suite; je crois comprendre que nous sommes d’accord sur ce constat.
Bien sûr qu’il y a là des profits colossaux en jeu, mais ces profits ne peuvent se réaliser que grâce à notre comportement de consommateur: aucune entreprise ne peut gagner de l’argent sans ses clients. Et quand bien même, un jour (dans combien de temps?), une révolution de nature politique mettrait fin à ce système économique capitaliste fondé sur l’avidité et l’injustice, prendre soin du climat, de la planète et de ses habitants les plus pauvres, supposerait de toutes les façons alors un changement radical dans nos façons de consommer, c’est-à-dire nos façons de nous nourrir, de nous transporter, de nous chauffer, de nous habiller, afin de préserver les ressources de la planète et les répartir de façon plus équitable, n’est-ce pas?
Alors pourquoi ne pas le faire de suite???? Cela dépend de chacun d’entre nous, et l’effet serait de plus immédiat.
Si par exemple nous cessons tous d’acheter sur Amazon ou ailleurs des objets inutiles à obsolescence programmée produits à base d’hydrocarbures à l’autre bout de la planète par des « esclaves » modernes (et ce n’est qu’un exemple, vous pouvez en trouver des milliers d’autres), toutes ces industries extrêmement polluantes, ces entreprises au lobbying empreint du cynisme que vous dénoncez à juste titre je crois, s’effondreraient d’elles-mêmes. Même chose pour les transports, l’industrie de la viande, la mal-bouffe industrielle emballée sous plastique…
Je crois profondément que notre seul pouvoir n’est pas d’aller manifester et voter, et tout casser, couper des têtes serait de toutes les façons inutile (et répugnant) si nous ne sommes pas près, nous « riches » européens (au regard du reste du monde), à faire cette révolution du quotidien. Et c’est là que réside notre véritable puissance, la preuve en est s’il en était besoin les sommes colossales investies afin de nous convaincre de consommer comme on veut que nous consommions!
Que voulons-nous des politiques? Qu’ils nous contraignent par des lois à changer nos modes de vie afin d’émettre moins de CO2? Qu’ils interdisent la viande rouge, l’avion et la voiture individuelle par exemple? Qu’ils rationnent l’énergie que nous consommons? Qu’ils interdisent de produire et donc d’acheter des objets dont la fabrication est trop polluante? On y viendra peut-être, probablement trop tard.
Personnellement, j’aurais une nette préférence pour un monde plus libre où chacun ferait sa propre révolution et où nous nous soutenions les uns les autres pour consommer différemment, en choisissant nous-mêmes ce que nous considérons comme essentiel et inessentiel dans notre mode de vie, en fonction de nos moyens, des ressources locales et de ce que nous aimons vivre.
Et j’aime l’idée que cette révolution est possible de suite, en allant faire mes courses ou en allant au travail, en préparant en famille les fêtes de fin d’année…, je me sens beaucoup plus puissante et efficace car je lutte ainsi directement contre les profits et le cynisme géopolitique.
Si nous nous y mettons tous, j’ai la croyance que ce sera beaucoup plus efficace que d’aller dans la rue (ce qui peut se faire en plus ), car cela touchera au « nerf de la guerre », au porte-monnaie des puissants de ce monde. Je me sens d’ailleurs beaucoup mieux depuis que j’ai compris qu’ils ne sont puissants que grâce à mon argent et à ma consommation. Et je crois que les politiques ne pourront que suivre et accompagner cette révolution, car ils ne peuvent pas nous contraindre à consommer en polluant.
Qu’en pensez-vous, Emma?
Pourquoi ne pas faire cette révolution de suite, cesser de donner de l’argent aux grandes entreprises capitalistes, cesser d’émettre du C02 plus que le strict nécessaire dans notre quotidien en donnant raison ainsi au « blablabla » et au cynisme ambiant?
Pourquoi ne pas appeler à cette révolution, qui est de toutes les façons inévitable si on veut agir efficacement pour le climat?
Bien à vous Emma,
je souhaite que vous continuiez à vous exprimez avec force et pertinence, en dénonçant ce qui doit l’être,
Prisca
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Oups, j’aurais rédigé autrement mon message si j’avais pu lire dans mes mails la planche 2 (pourquoi ne s’affiche-t-elle pas?) que je viens de parcourir sur ce site.
Mais je n’ai pas vraiment changé d’avis: j’ai voulu parler de révolution, pas de greenwashing de la consommation.
Et je me sens toujours entièrement d’accord avec vous, Emma, sur les constats, et notamment sur le cynisme dans la manipulation des consommateurs ( faux « recyclage » des plastiques, etc).
Bravo à ceux qui dénoncent, comme vous Emma, et nous aident à ne plus nous laisser faire.
J’ai du mal à croire qu’un changement radical est impossible, et si c’était le cas, pourquoi le réclamer?
Autant commencer de suite alors!
Bien à vous,
Prisca
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Est-ce que tu aurais des noms d’associations anti-capitalistes à contacter car je n’en connais pas vraiment..
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Bonjour Emma,
Bien d’accord avec toi, une fois encore. Je te remercie sincèrement pour tes illustrations savamment construites, qui présentent ton point de vue augmenté de ta documentation: toujours très agréable à lire (et très accessible).
Réponse à Prisca:
Même si on pourrait faire évoluer les choses en choisissant nos modes de vie/consommation de façon éclairée, cela ne pourra pas concerner tout le monde: ne serait-ce que parce que des piliers de nos vies nous sont inatteignables:
Exemple: je refuse de prendre l’avion depuis plus de 10 ans, je trouve ce mode de transport très lourd, environnementalement, mais… je le boycotte, donc, maintenant. Malgré tout cela, dans les impôts que je paye, une part permet que le vol Bretagne-Londres soit moins cher que le ferry, ou le train: non mais sérieusement???
Je pense qu’il faut tout de même persévérer dans nos choix éclairés et les partager. (quelle évidence – et simplicité – de boycotter Amazon comme tu dis, sérieusement!)
Mais Emma a raison, ça ne suffira pas pour nombre de raisons, bonnes ou mauvaises ou ni l’une ni l’autre…
(Lire l’excellente réflexion philosophique de Pascal Chabot: « Exister, Résister » sur le sujet notamment des ultraforces qui animent le(s) système(s) et la place / part des humains là-dedans)
Bref, parlons-en! Même (surtout?) avec des gens pas forcément d’accord:
Partager que c’est agréable de vivre « au ralenti » avec certes moins de salaire mais aussi moins de temps de travail, et la place pour d’autres activités non rémunérées mais utiles.. Quand on peut se le permettre, certes, mais c’est tout de même agréable!
C’est pas compliqué, même plaisant, de quitter certains grands acteurs: réduire le numérique au minimum, idem pour les achats… Sans s’interdire de petits plaisirs de temps à autres
C’est très bon de se passer de viande… tous les jours ou de temps en temps, et on peut même s’éclater en cuisine, sans passer aux graines de chia en permanence!
C’est tellement mieux de se déplacer à vélo, même quand il pleut ou fait froid (quand on peut, évidemment: plus de 10 km pour aller travailler, c’est pas évident)…
Il faudrait juste dédramatiser et partager cette envie ET CES PLAISIRS de la simplicité, de l’allègement, de la sobriété volontaire.
Et montrer que c’est à portée de main, souvent…
(j’en peux plus de tous ces propos incitant à « en prendre plus, car c’est écolo »: les LED, les équipements numériques reconditionnés, …)
Bref, merci Emma, et merci les lecteur.trice.s pour vos partages!
Associations pour Ayael: ATTAC, les Colibris, les deux partis politiques cités par Emma,
(et toute asso locale portée sur le local, le zéro déchets, les recycleries, le réemploi… mais là c’est moins ciblé politique – mais ça avance quand même…)
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