Il suffira d’une crise

Pendant le confinement, on m’a souvent demandé mon avis sur l’impact sur les femmes confinées en termes de charge mentale. A ce stade j’avais refusé, car étant, justement, confinées, on communiquait peu, et on n’avait pas encore de statistiques qui permettaient d’avoir un avis (même si, bon, j’avais déjà un peu un avis !)
Bref nous avons été déconfinées, des statistiques ont été produites, voilà donc une BD sur le sujet. J’ai fait un focus sur la question du travail domestique des femmes confinées car on en a assez peu parlé. Je suis consciente de ne pas avoir traité tout un tas d’autres aspects nous concernant, comme l’accès à l’IVG, la précarité, les violences conjugales … peut-être dans un autre opus 🙂

Merci à mon poilu et à Hélène pour leurs relecture,
bonne lecture, et surtout prenez soin de vous ! 

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https://www.bastamag.net/Covid19-deces-en-Ehpad-maisons-de-retraite-coronavirus-crise-sanitaire-soignants https://www.ladepeche.fr/2020/05/08/ma-vocation-dinfirmiere-ce-netait-pas-de-travailler-en-sac-poubelle,8878551.php
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http://www.oecd.org/coronavirus/policy-responses/covid-19-dans-la-region-mena-impact-sur-les-inegalites-de-genre-et-reponses-apportees-en-soutien-aux-femmes-f7da7585/

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https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/07/09/l-accroissement-des-inegalites-femmes-hommes-pendant-le-confinement-en-graphiques_6045739_4355770.html

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https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/comment-voisine-t-on-dans-france-con%EF%AC%81nee/ https://www.ifs.org.uk/publications/14861

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https://www.insee.fr/fr/statistiques/4513259

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(Minute autopromo) https://emmaclit.com/2020/03/22/le-pouvoir-de-lamour/

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https://www.ifop.com/publication/etat-des-lieux-de-la-vie-sexuelle-et-affective-des-francais-durant-le-confinement/

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46 réflexions sur “Il suffira d’une crise

  1. Bingo! Les stats sont effrayantes parfois mais révèlent également les inégalités de notre société. Merci Emma de résumer si parfaitement notre position « shivanesque »

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  2. Bravo et merci Emma pour ce beau travail qui doit nous amener à réfléchir et à réagir nous les hommes ! Je lis régulièrement tes billets militants que je partage volontiers.

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  3. Merci pour les chiffres précis, c’est très éclairant.

    La fracture homme/femme est probablement un deux deux fractures du confinement…

    … l’autre étant ville/campagne, parce que clairement, confiné 4 à dans 50m2 OU dans 150m2 + jardin, ça n’a rien à voir. 😉

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  4. Super article, comme toujours.
    Juste un détail, sur le site de l’INSEE ils disent : « Parmi les personnes en emploi, les mères ont deux fois plus souvent que les pères renoncé à travailler pour garder leurs enfants (21 % contre 12 %) ».
    Cela signifie-t-il que 21% des mères et 12% des pères ont quitté leur emploi, ou seulement qu’à au moins une occasion, 21% des mères et 12% des pères ont renoncé à effectuer une journée de travail pour s’occuper de leurs enfants ?
    Merci quoi qu’il en soit pour ce super boulot !

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  5. Bonjour Emma, je suis une grande fan de vos récits, et je voudrais me permettre une petite nuance, ou un petit ajout sur le sujet de la charge mentale.
    J’ai un conjoint adorable et de très bonne volonté, et il pense sans doute que notre charge de travail à la maison (et donc notre charge mentale) est la même… Et pourtant!
    Je réalise que la distorsion de perception entre ce qu’il croit faire (soit, autant que moi) et la réalité, vient simplement du fait qu’il ne VOIT PAS ce qu’il y a à faire, ni tout ce que je fais au quotidien!!!
    Il ne voit pas les jouets qui trainent sous le meuble. Il ne voit pas les draps des enfants à changer. Il ne voit pas l’évier de la SDB nettoyé des traces de dentifrice bleues tous les deux jours. Il ne voit pas qu’après avoir fait à manger pour tout le monde, je n’ai pas envie de me relever pour chercher les desserts. Il ne voit pas que je lave ses chemises séparément pour ne pas les abimer. Il ne voit pas que j’ai rangé et nettoyé le tiroir de l’entrée. Il ne voit pas que j’ai rangé le frigo avant d’y ranger les courses. Il ne voit pas que j’ai passé une heure à nettoyer le vomi du petit sur le tapis. Il ne voit pas que j’ai fait les vitres…Etc. La liste est interminable!
    Parfois je tente un lamentable « tu as vu j’ai….(fait ceci ou cela)…? ». Dans le meilleurs des cas j’ai droit à un bref « ah oui, c’est chouette! ». Pâle remerciement pour un truc qui m’a parfois pris 2 heures…
    Et si je craque, et veux dire que j’en ai marre de « TOUT FAIRE »,(ce fût le cas pendant le confinement) il ne comprends pas. De bonne foi il me semble.
    Car oui, il s’occupe des enfants autant que moi. Il fait parfois à manger (enfin, je dois ranger derrière…il ne le voit pas non plus). Il fait des travaux domestiques. Il se voit comme un homme moderne et féministe. Il est totalement pour l’égalité des sexes, il m’encourage dans ma carrière…
    Alors, comment faire comprendre aux hommes que toutes ces choses que nous faisons ne sont pas des lubies? Ne sont pas superflues? Que nous ne sommes pas des « grosses maniaques » qui aiment perdre leur temps sur des tâches inutiles? Comment… alors que, le plus souvent, ils ne le remarquent même pas???
    Merci pour tout 🙂

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    1. > Il ne voit pas qu’après avoir fait à manger […] Il ne voit pas que je lave ses chemises.

      Il faut pratiquer l’alternance, s’il fait à manger 50% des repas et qu’il repasse au moins ses chemises, les yeux s’ouvriront tout seuls…

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    2. Bonjour H,

      J’ai bien aimé votre remarque sur ce petit « ajout » au sujet de la charge mentale.
      En discutant de charge mentale, en couple, avec des amies, etc,… c’est une problématique qui revient à chaque fois. On en arrive tout le temps à une conclusion similaire. Il nous semble qu’il y a deux problématiques liées à la charge mentale :

      – La charge mentale des tâches reconnues par les deux partenaires est mal partagée (inconsciemment, même si l’exécution des tâches est partagée équitablement) – c’est l’objet de plusieurs articles de ce blog, entre autres.

      – Les tâches considérées comme nécessaires au bien-être dans le foyer ne sont pas les mêmes pour chaque partenaire. Et sont très souvent bien plus nombreuses chez les femmes. – c’est, j’ai l’impression, plus ou moins ce que vous faites remarquer dans votre commentaire.

      Ce deuxième point vient sans doute aussi de notre société patriarcale (les petits garçons ont le droit d’être bordélique, les petites filles doivent être propre, organisées, toujours belles, etc…) ( l’avis d’Emma sur le sujet m’intéresserait beaucoup). Je pense que beaucoup de couples que je connais éduqueront leurs propres enfants différemment, mais dans l’immédiat ils se retrouvent forcément eux-mêmes confrontés à cette problématique.

      C’est difficile, parce que même en étant conscient du problème de répartition de la charge mentale, il y a quand même désaccord sur le partage, puisque la charge nécessaire au bien-être est plus élevée pour un partenaire que pour l’autre. Et les deux partenaires sont légitimes, on peut se sentir bien dans un appartement avec des tiroirs en bordel tout comme ne pas supporter que les vitres ne soient pas faites toutes les semaines.

      En plus, comme vous le dites, c’est même difficile d’en parler parce que des taches qui semblent évidentes pour un partenaire passent complétement au-dessus de la tête de l’autre.

      J’essaye un début de réponse à votre question finale (« comment faire comprendre aux hommes que ces choses ne sont pas superflues »). Désolé d’avance si je suis à côté de la plaque. Peut-être qu’un début de solution c’est reformuler la question : « Comment faire comprendre à mon conjoint que ces choses ne sont pas superflues *pour moi *, et que si mon bien-être lui tient à cœur il doit s’en soucier également»

      Je pense qu’il ne voit pas ces tâches parce qu’elles ne sont *réellement* pas nécessaires pour lui (ou en tout cas pas aussi fréquemment). Plutôt que chercher à le convaincre qu’il y a une vérité objective et absolue de fréquence de tâches à effectuer, mettre en avant le fait qu’il y a un désaccord entre vos besoins mutuels et que vous en souffrez. Discuter en reconnaissant mutuellement qu’il n’y a pas de vérité absolue concernant la charge de tâches à effectuer, mais également tout en reconnaissant que chacun est légitime à demander un environnement dans lequel il se sente bien (et que en vivant en ménage, on influence forcément l’environnement de l’autre). Je pense qu’il est plus simple d’entendre « il faut que je participe pour que ma/mon partenaire se sente bien, vu que je participe à augmenter le border qui la/le dérange », plutôt que « il faut que je participe parce que ma/mon partenaire dit que c’est des tâches nécessaire et que j’ai tort/que je ne suis pas légitime de penser le contraire. »

      Bien sûr, il y a des taches dont la nécessité et la fréquence est plus objective (nourrir les enfant par exemple…), mais vu ce que vous racontez, j’ai l’impression qu’au moins, cette partie est reconnue et partagée par votre conjoint.

      Voila… j’espère ne pas avoir raconté n’importe quoi (n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez). En tout cas je vous souhaite beaucoup de courage.

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      1. Je lis vos réponses avec avidité! c’est loin d’être « n’importe quoi », je trouve tout ce que vous dites vraiment très intéressant car je n’aurais pas vu les choses ainsi… Il n’y a pas de solution magique, je me doute, mais aborder cela avec un peu plus de détachement que mon simple ressenti pourra aider, effectivement.

        Une fois de plus, je trouve que Emma nous résume bien la situation : nettoyer régulièrement (les murs, les sacs à dos des enfants, les chemises tâchées, les outils…) coûte moins cher que de les remplacer (cela marche aussi pour les choses bien rangées que l’on retrouve facilement au lieu de les racheter!), faire immédiatement ou anticiper est plus efficace et efficient que de procrastiner… Globalement – et parfois inconsciemment – c’est ce que je fais au quotidien et qui me prend tellement de temps (et la tête!). Cette formulation pourra aussi m’aider à expliquer à mon conjoint pourquoi, des fois, je m’agace… Et que ce n’est pas « pour rien »!

        Pour finir je dirais ceci : je pense que dans tous les couples -quels qu’ils soient – il y en a un des deux qui est plus « prévenant » ou « soigneux » ou « maniaque », « tatillon » que l’autre… Peu importe de quel sexe…
        Cela peut sembler matérialiste, mais je pense que c’est aussi une façon de prendre soin de l’autre, de lui apporter du confort, de la sécurité, et même de lui montrer son amour en lui permettant de vivre dans un foyer accueillant, confortable, rassurant. Alors, pour celui des deux qui est parfois agacé par ce comportement… N’oubliez pas que c’est aussi pour vous que votre moitié fait tout cela! Et pensez à l’en remercier, de temps en temps… Cela le/la touchera beaucoup, vous verrez ! 😉

        Merci à vous de l’intérêt bienveillant porté à ma remarque!

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    3. Pour ma part je ne vois que l’échange des rôles qui peuvent permettre ça, mais ça ne marche que via la contrainte extérieure (un changement de boulot, par exemple)

      On va vous vendre que la clé c’est la communication, je n’y crois pas.
      Pour les couples dont le partenaire est dans une démarche active de rééquilibrer les choses, oui ça va aider. Pour tous les autres, ça va être une charge supplémentaire pour vous, la charge éducative et émotionnelle de convaincre le conjoint et ménager son égo. Le risque est de prendre sur soi une fois pour engager cette discussion posément, obtenir une petite avancée, puis la voir disparaître au premier obstacle (par exemple, le confinement) et se sentir deux fois plus flouée.

      On va aussi vous vendre que « les torts sont partagés ». Les hommes ne font pas leur part, mais les femmes seraient trop exigentes. Il y aurait beaucoup à dire là dessus, notamment sur le fait que ce qui semble superflu est bien souvent un investissement pour éviter une perte de temps / argent monumentale plus tard. Ex : on prévoit la liste de courses pour la semaine pour ne pas se retrouver à sortir acheter un truc 3 fois dans la semaine ou commander de la bouffe à emporter hors de prix. Les femmes font du préventif, les hommes du correctif, et en tant qu’informaticienne je peux vous dire que le correctif coûte dix fois plus cher. Mais admettons, que le superflu soit vraiment superflu. Vous retirez tout ça, vous ne laissez que ce qui relève de la survie élémentaire de la famille -au passage, ceux qui disent qu’ils s’en fichent des vêtements qui traînent, c’est probablement parce que les dits vêtements finissent toujours par revenir propres, comme par magie, dans les tiroirs. Sinon c’est séance panique au bout d’une semaine, t’as pas vu ma chemise – mais admettons : vous avez retiré, allez, 10% de la charge mentale. Le reste : faire les courses, emmener les enfants aux activités, chez le médecin, faire les papiers, les repas, le ménage, reste une charge ENORME. Les tenants du discours « les femmes en font trop » n’ont juste jamais géré un foyer. C’est quasiment un travail à plein temps, qu’on retire le superflu ou non. Faire croire que c’est fatiguant parce qu’on se prend trop la tête, c’est encore une fois dévaloriser le travail au foyer, le minimiser, l’invisibiliser.
      Donc n’écoutons pas trop les grands défenseurs du « lâcher prise » qui disent se complaire dans un appart crade avec des paniers à linge qui débordent et un évier rempli de vaisselle sale et de moucherons. Fort est à parier que ce ne sont pas eux qui prennent les rendez vous chez le médecin.

      Tout ça pour dire que, désolée, je n’ai pas de solution à part la CONTRAINTE, extérieure, et dans la durée. Si vous partez en déplacement 6 mois les chances sont grandes pour que votre conjoint réalise que votre organisation n’est pas du superflu mais un ensemble de rouages minutieusement huilés et testés pour minimiser le temps passé et optimiser votre confort de vie à tous.
      Courage à vous !

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      1. Effectivement, les reflexions dont je faisais part ont souvant été faites en discutant avec des couples sans enfants, et sans difficultés financières majeures. Et une grosse partie de la charge mentale semble venir *dans ce cas particulier* de préférences personelles.

        Ce n’est effectivement pas comparable avec le quotidient d’une majorité de couples.

        Désolé si mon commentaire sonnait un peu « les femmes en font trop »… Encore une fois, je n’ai pas d’enfants et je suis mal placé pour juger l’organisation des gens qui en ont. Les reflexions que j’ai partagées m’ont personellement aidé à prendre conscience de certaines choses, mais je ne pense pas que ça resolve tout, loin de là. Je suis content si mes remarques peuvent un peu aider H à discuter de certaines tâches avec son conjoint (même si ça ne concerne que 10% de la charge…)

        En tout cas merci Emma pour votre travail, et merci H pour votre réponse! N’hésitez pas à nuancer mon commentaire, Emma à raison : « Faire croire que c’est fatiguant parce qu’on se prend trop la tête, c’est encore une fois dévaloriser le travail au foyer, le minimiser, l’invisibiliser. »

        Plein de soutien, en tout cas!

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      2. Je lis en creux qu’en 2020, la femme qui vit en couple et qui a des enfants est réduite à l’état de domestique, et qu’en plus, souvent, elle bosse aussi à l’extérieur. Je me demande bien pourquoi autant de femmes tombent dans ce piège et y restent. « Ne vous mariez pas, les filles, ne vous mariez pas », chantait Boris Vian, et il avait bien raison ! C’est marrant, les hommes que je connais qui savent tenir correctement un intérieur et ont le sens de l’hygiène corporelle vivent seuls, et ne cherchent pas à tout prix à se caser, c’est dire la haute opinion de la vie en couple que peuvent avoir tous ceux qui ne savent pas appuyer sur le bouton de la machine à laver.

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      3. Une solution efficace ne serait elle pas, afin de mieux réaliser tout cela, de proposer une alternance :
        Un mois l’un des conjoints fait tout, l’autre mois c l’autre conjoint (parfois les couples homos sont un peu les oubliés de vos BD 😉).
        Je propose cela comme une expérience intéressante et facile à mettre en place.
        Si au bout d’un mois ou la femme n’a rien fait (je reviens au genré…), la maison est toujours debout, même si un peu plus sale, et que les enfants n’ont pas choppé la malaria (Oui, c une hyperbole), alors peut être que la femme pourra aussi se « détendre’ un peu en revoyant ses exigences à la baisse ?
        Et si l’homme au bout de 2 semaines jette l’eponge(littéralement), alors peut être sera-t-il plus sensibilisé à l’importance des tâches invisibles qu’il minimisant auparavant ?
        Plutôt que de trop toujours (et avec d’excellentes raison, évidemment) vouloir opposer les sexes, proposer des expériences concrètes pour faire réaliser aux uns et autres les disparités ?
        (Et ne jamais oublier que même si ce n’est le cas que pour 20% des couples, parfois, les rôles sont… inversés !!)

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    4. Tellement d accord avec vous. Mon mari se pense également féministe mais quelle différence sur nos charges respectives. Il me reproche d etre maniaque, trier les manteaux des enfants et les bonnets…(facilement une demi-journée) a y passer, ça ne sert à rien. Avec 3 enfants, dont le plus grande de 8 ans, combien de manteaux aurions nous dans le placard si je ne le faisais pas ? Il a voulu prendre des chaussures pour notre fils 5 tailles trop petites. Quand je lui ai dit, c était ma faute, j achete les chaussures sans l associer, sans lui donner le choix. Mais il n est jamais là ! Je fais tellement de choses et le pire de tout, j’ai mauvaise conscience alors je me fais transparente.

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    5. Ce réquisitoire paraît fort juste. J’espère que vous lui avez fait lire. Et d’ailleurs, partant de là, je crois que lui envoyer ceci (et d’autre griefs justifiés) par mail, quand vous en avez la force (parce cela aussi demande de l’énergie), est un début. Les écrits restent. Et sait-on jamais, c’est une base, lorsque, après le divorce, il faudra chiffrer sa nécessaire participation pour le montant de la pension. Jean

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    6. Je connais des femmes bordéliques, dont une dont le mari accepte avec philosophie, après avoir fait la tambouille, que « Madame est artiste » (et c’est donc lui qui bosse et fait les courses, fait à manger, etc; car elle ne conduit pas non plus) ……
      Donc, dans votre exemple, ce n’est sans doute pas qu’il ne « voit pas » mais que sa tolérance pour le manque de propreté fait partie de sa personnalité. Il ne faut pas non plus tout voir dans le paternalisme!!
      J’ai 2 garçons et une fille: 1 garçon n’a simplement aucun temps à perdre avec le rangement et le ménage de sa chambre, il est obligé de le faire contraint et forcé ; 1 autre garçon est soigneux et aime que sa chambre soit propre et rangée, il le fait de lui même et c’est le plus petit de la famille, 1 fille est entre les 2 avec une tolérance pour le désordre et la saleté plus grand que moi, mais pas comme son frère! Clairement, le plus bordélique des 3 est le plus créatif, le plus artiste. Il est moins préoccupé par les choses terre à terre que les choses de l’esprit, ainsi il « ne voit pas les moutons sous son lit, les jouets qui traînent partout dans sa chambre. Quand il veut utiliser son bureau, tout encombré de trucs, il les pousse sur le côté …..
      Si on est « maniaque » (et c’est totalement subjectif) et qu’on vit avec qqn qui ne l’est pas, il faut faire un choix: soit on range pour que tout soit à son gout, soit on lâche prise sur certains trucs en acceptant qu’on ne peut pas tout contrôler ….. dans un cas comme dans l’autre, c’est difficile! C’est le vie de couple, non, il faut trouver un juste milieu sans s’attendre à pouvoir changer l’autre avant d’être heureu-x-se!

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    7. pourquoi faites vous sa lessive ? Chez moi, c’est paniers à linge séparés… Pourquoi vous partagez pas la cuisine, un jour chacun.e avec ménage d’après inclus ( on fait beaucoup plus d’attention à pas salir si on doit nettoyer nous mêmes après) . Il y a des applications por le partage égalitaire des tâches ( moi, j’utilise maydee, mais il y a des dizaines ) . Bonne chance! Conseill perso que m’avait beaucoup aidé : partagez les tâches comme si vous étiez des colocataires, pas une couple. vous allez voir, ça marche. Bonne chance!

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  6. Merci pour cette nouvelle BD.
    Je retrouve pas mal de vécus, chanceuse que je suis pas forcément que féminins, mais je voudrais rajouter une expérience vécue qui m’a questionnée :

    Le temps que les parents ont dû consacrer à faire l’école à leurs enfants ( et la je ne parle même pas de la cuisine etc) n’a souvent pas été défalqué des temps de travail, malgré une « ‘demande » gouvernementale auprès des employeurs d’être dans la bienveillance…

    Perso, on s’est reparti les jours d’école/ cuisine entre nous deux ( oui, chanceuse je sais) et forcément ça laissait moins de jours où on travaillait. Attention, jour ne veut pas dire heure, les jours travaillés étaient hyper efficaces!

    Je n’ai même pas essayé de rattraper la nuit, pas possible physiologiquement pour moi, mais c’est pourtant la solution appliquée par tous les parents dans ce cas que je connais… Pareil, on a gardé les week end sans travailler, pour les enfants, et puis aussi pour nous finalement. Pourquoi dans mon entourage sommes-nous les seuls à avoir pu nous arranger, avec nos employeurs ou nos responsables ( et mon employeur n’est pas un modèle de bienveillance, je l’ai juste imposé…)?

    Alors oui on est ultra chanceux, mais d’où ça vient cette culture d’être fier de se défoncer pour son employeur, au détriment de sa famille/sa ou son conjoint.e/ soi-même ? Je précise qu’il on aime tous les deux nos boulots et que j’étais déjà a mi temps, donc il ne nous restait plus que 150% travaillés à faire rentrer dans la semaine…

    En attendant, je te souhaite une bonne  » reprise » et surtout un bel été, avec ou sans voyage c’est enfin l’occasion de décrocher, tous, quelques jours d’affilée sans obligations…

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  7. Hello,
    Merci pour cette BD toujours aussi bien faîte et intéressante.
    Rebondissant sur cette description du couple hétéro où l’épouse est constamment dans l’attention au foyer et à l’époux, tandis que l’époux y est indifférent, je serais curieux du fonctionnement des couples homo masculins, où il y a justement 2 hommes.
    Daniel

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  8. Encore merci pour votre blog.
    Quand en tant qu’homme je dis que je suis féministe, souvent on me rie au nez. Mais je veux du féminisme car, entre autre, si on ne respecte pas les femmes il n’y a pas de raison qu’on respecte les pauvres, les handicapés, etc.
    Dans votre témoignage je relève quand même un point encourageant: des hommes changent. Des hommes prennent leur responsabilité au sein du couple. Ils sont une minorité mais cette minorité n’existait pas il y a 20ans.
    Je pense que votre blog est une des causes de ce changement.
    Merci.

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    1. My thoughts exactly! Emma, je suis en Angleterre et au début de septembre j’aurai les adolescents chez moi depuis six mois, et votre message m’a touché énormément. J’ai l’impression que votre message mérite d’être diffusé plus loin. Je sais que vous avez déjà un livre publié en anglais, mais comme traductrice du français vers l’anglais moi-même, je serais ravie de traduire ce dernier blog pour vous et de le partager, comme je connais beaucoup de femmes anglaises qui seraient impressionnées, confortées et rassurées de ce que vous écrivez pendant cette période difficile. Avec les problèmes qui continuent aux Etats-Unis aussi, votre audience serait énorme. N’hésitez pas à me contacter!

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  9. éh bien moi j’ai la chance d’avoir un mari qui gère la maison et les (4 !) enfants, j’ai pu télétravailler … lui, par contre, n’a pas été payé en juin : son employeur (la Mairie de Paris) lui a refusé l’asa parce que (je cite 🙂 « votre femme télétravaille, donc elle est à la maison, donc elle peut s’occuper des enfants, donc vous ne faisiez rien chez vous et vous auriez dû venir travailler » … le chemin est long, très très long.

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    1. C est effrayant..

      Car si votre mari résiste à ce type de pression et préconçus ( il mérite un boss mieux que ça!!!), qui émanent très souvent non seulement du boulot ou de certains copains, mais aussi des propres familles d origine, père mère oncle etc…c est un surhomme. Bon choix.
      En majorité ils finissent par se conformer dans le rôle du macho idiot qui leur est attribué ( à coup de ridiculizations à peine voilées ou insidieuses), et cuvent leur mal-être comme ils peuvent pendant que le couple va dans le mur.
      Ou tous ces ados ( garçons et filles) qui ne se retrouvent pas dans cette vision du masculin et se posent la question de l homosexualite; la société veicule que si vous êtes né masculin, ou vous êtes une brute épaisse et machiste ou vous êtes gay….
      vraiment le chemin est long pour changer les mentalités. 😦

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      1. et le pire dans tout ça c’est que son boss est une femme … bon d’accord il y a beaucoup d’étages entre lui et Anne Hidalgo, mais quand même, je l’ai en travers de la gorge (et lui aussi !). Enfin comme tu dis, un long chemin nous attend …

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  10. Pour rebondir sur le témoignage de H, effectivement les hommes même adorables et attentionnés ne voient pas le problème, là est le veritable déséquilibre (en tout cas dans les sociétés occidentales). Etre heureux en couple est donc souvent un veritable numero d’équilibriste, car ce décalage éducatif, ou de perceptions; garçon/fille mettra des lustres a se résoudre. Donc au niveau legal on peut agir (pas facile toutefois, car même décalage observe dans les instances dirigeantes que dans la société), mais au niveau du couple, que faire? Ici je rejoins Matthieu: exprimer ses besoins a l’autre, encore et encore. Lâcher prise aussi, parfois. Facile a dire hein?

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  11. Bonjour à toutes et à tous !
    Merci Emma et pour tous ces commentaires et pour toutes ces pistes de réflexions !

    En ce moment, je suis en pleine réflexion sur mon couple et ma future vie de famille.

    Je suis enceinte et en congé maternité.

    Jusqu’ici, je suis plutôt contente de la manière dont nous nous partageons les tâches avec mon compagnon. Nous avons de gros travaux à faire dans notre maison et nous avons tous les 2 des compétences dans ce domaine donc on a toujours géré les travaux et le jardin à 2, mais aussi les tâches domestiques.

    Il faut dire que ce n’était pas inné chez mon compagnon mais que je ne lui ai pas trop laissé le choix quand on a emménagé ensemble. Je suis moi même assez bordélique et tolérante point de vue ménage, mais ce n’est pas toujours simple avec le regard des autres. J’ai déjà du expliquer à ma belle mère suite à une réflexion que oui ma gaziniere est sale mais que c’est aussi celle de son fils et qu’elle peut le lui dire !

    Cependant, depuis que je suis enceinte et d’ autant plus depuis que je suis en congé maternité, je ne peux plus faire un certain nombre de tâches plus physiques et je me retrouve à tenir le foyer, faire la paperasse, la cuisine etc, sans parler du fait que je suis seule à avoir le temps d’organiser l’arrivée du bébé, les comparatifs de couches lavables, faire en sorte que la chambre de notre bébé soit prête (je ne parle pas de déco, juste d’y mettre du chauffage et ce genre de choses).

    J’ai vraiment peur que l’arrivée du bébé finisse par déséquilibrer notre couple alors que nous avions un chouette équilibre.

    Et je sais que les choses risquent de ne pas s’arranger quand bébé sera là, d’autant plus que mon chéri est auto entrepreneur et ne pourra prendre qu’un congé paternité très basique malgré son envie.

    Comment faire pour que ces changements de répartition des tâches restent temporaires ? Comment faire pour qu’il s’implique autant que moi dans la préparation de l’arrivée du bébé et plus tard dans toutes les tâches qui y sont liées alors qu’il a beaucoup moins de temps pour y penser ?

    Merci de m’avoir lue et merci d’avance pour vos réponses !

    Noëmie

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    1. Bonjour,

      J’ai été dans votre situation. C’est souvent peu évoqué par l’entourage durant la grossesse mais oui la venue d’un enfant peut-être source d’un déséquilibre. J’en ai fait les frais comme beaucoup d’autres. Je vous conseillerais de surtout évitez de tout vouloir anticiper même si vous êtes à la maison ! Il faut laisser votre conjoint prendre des initiatives, laissez lui l’opportunité de faire. Ne faites pas toutes les tâches ménagères, listez les si besoin ensemble : laissez du repassage à faire, du linge à laver (notamment ses affaires), courses, évidemment ne préparez pas tous les repas et tant pis si il se pose la question à 20h… et pour votre enfant c’est pareil : laissez le acheter des choses pour préparer la naissance, et lorsque bébé est là ne pas être omniprésente pour les bains, soins, prise de rendez-vous pédiatre… Ce sera peut-être plus long que si vous vous en chargiez mais ce sera fait et tant mieux si c’est fait différemment, ne critiquez pas et remerciez le quand c’est fait tout comme il est important qu’il le fasse lorsque c’est vous qui réalisez des tâches pour la famille. Petit à petit il prendra le pli et se rendra d’autant plus compte du temps et de l’énergie que cela prend si il le fait aussi. Il existe des plannings de tâches à partager qui peuvent permettre de mettre en évidence les choses à faire pour la famille. Surtout parlez en avec lui, demandez lui de l’aide si il ne réagit pas mais sans râler en exprimant vos besoins, en lui expliquant notamment vos craintes pour votre couple. Vous avez raison de vous posez ces questions. Ne tombez pas dans le piège de la recherche de la mère parfaite, gardez du temps pour vous réaliser en tant que femme (sans attendre son consentement bien sûr) loisirs, soins, sortie avec des amis et préservez des temps à deux. Une grossesse et l’accueil d’un nouveau né c’est fatigant physiquement et mentalement. Il faut se ménager. Tout ne doit pas reposer sur vous !

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      1. Attention ne remercier le partenaire que s’il en fait autant. Sinon ça donne l’impression que de sa part c’est un service, de la votre, c’est normal.
        Et il ne faut pas négliger la capacité de certains partenaires à mettre en place des stratégies d’évitement : laisser traîner jusqu’à lassitude, faire mal, faire en demandant des précisions toutes les 5 secondes, faire en faisant la gueule et en soufflant … bref la technique de laisser faire l’autre fonctionne, s’il est déjà dans une dynamique de partage. Sinon il faut passer à des méthodes plus « offensives » si je puis dire.

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    2. Restez réaliste sans anticiper, et si besoin, rappeler que c’est du temporaire. car oui, il ne faut pas se voiler la face! Être enceinte diminue nos capacités physique, et les suites de couches encore pus. D’ailleurs, c’est la priorité, bien se reposer et se soigner après. Donc, tant qu’on a la pêche enceinte, pourquoi ne pas changer la répartition des tâches pour l’adapter à nos capacités? On fera de même dès qu’on pourra retourner au jardin et autres tâches plus physiques. Être rigide n’arrange personne, et pas le foyer. Le but devrait être d’avoir un foyer efficace et serein en faisant tous les ajustement nécessaires pour faire face aux conditions temporaires des membres …. Et puis, oui, sans doute, vous aurez envie de vous occuper de votre bébé et serez bien heureuse que votre mari fasse certains trucs! Puis, quand il grandira et aura d’autres besoins, vous aussi! Il faut rester flexible et honnête entre conjoints, exprimer ses besoins et ses envies, et faire aussi, sans honte, en fonction de ses capacités (lui aussi cela lui arriver d’être diminué physiquement car malade ou autre).

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  12. Donc si je comprends bien, c’est la croissance économique et ses conséquences désastreuses sur l’écosystème qui garantissent les droits des femmes modernes …
    Vous réclamez la solidarité entre femmes mais pas entre les sexes, ça ressemble à du sexisme …
    Vous voulez faire rééduquer les petits garçons, mais vous oubliez que ce sont les institutrices et les mères qui éduquent leurs petits garçons (charge mentale, hypergamie de revenus, etc.) …
    Et enfin, vous affirmez que ce sont uniquement les hommes qui réclament du sexe et que les femmes se forcent pour « faire plaisir » … donc les femmes n’ont pas de libido hétérosexuelle.

    Bien à vous …

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  13. Bonjour,
    2 ans après, je serais intéressée de connaître l’impact du télétravail sur la charge domestique des femmes.
    Même si pendant le confinement il y a eu une légère re-répartition des tâches, le déconfinement a-t-il renforcé cette répartition ou au contraire sommes-nous revenus encore plus en arrière où sous prétexte que la femme est à la maison :
    elle prépare maintenant aussi le déjeuner de son mari pendant qu’elle est en télétravail ;
    a soi-disant le temps d’étendre les machines ;
    ou encore de préparer le diner puisqu’elle « rentre » moins tard ???
    Merci à vous.

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