85 réflexions sur “Michelle

  1. Un peu de ménage dans nos vieux cerveaux sclérosés fait du bien et permet d’y voir plus clair.
    Merci beaucoup Emma pour ce très bon et très ludique travail de nettoyage des méninges 😉 ainsi que pour les pertinentes références choisies.
    Réda

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  2. Pourquoi les hommes ne prendraient-ils pas part dans cette réforme (révolution ?) en matière de conception du couple ? Je crois bien que c’est la femme qui a les données en mains (la conscience claire qu’il y a quelque chose de pourri au royaume des couples), mais je ne crois pas qu’il faille qu’elle s’occupe seule de la mise en place d’un nouveau système de couple, égalitaire et respectueux. Cela tiendra d’ailleurs mieux, et, peut-être déjà plus vite, si les « maris » étaient invités, aussi tôt que possible, à prendre part à la résolution du problème du couple qui ne s’est aucunement choisi, aucunement défini.

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  3. super article merci!
    il me fait me poser plein de nouvelles questions… alors que je suis sensée 1/ être déjà sensibilisée à ce genre de sujets et 2/ être éduquée (agrégation)…. je suis bien loin du compte!
    merci encore!!

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  4. Pendant des années mon épouse m’a aidé, j’étais indépendant et elle s’occupait de la comptabilité, ménage, éducation de notre fille. Elle a repris des études supérieures (tout en continuant ses tâches) et c’est mise indépendante un peu avant ma pension. Elle gagne bien mieux sa vie actuellement. Nous avons inversé les rôles, je m’occupe d’une partie du ménage comme elle le faisait il y a quelques années, ce qui est un minimum au vu de l’aide qu’elle m’a apportée. Il devrait effectivement y avoir une volonté politique pour reconnaitre le travail fournit dans la plupart des cas par les épouses et pourquoi pas faire partager les responsabilités du ménage aussi par les hommes. Ne devrions-nous pas commencer dans l’éducation dans les familles ? Encore merci pour votre article bien étayé.

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  5. Merci Emma !
    Petite correction sur le texte lu lors du mariage : « Art 214 : Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des époux aux charges du mariage, ils y contribuent à proportion de leurs facultés respectives. »

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  6. Merci Emma.
    Je n’en peux plus de lire des injonctions contradictoires dans les articles ou magazines sur la parentalité. Ne nous y trompons pas : ils s’adressent aux mères et uniquement aux mères, les enjoignent à trouver des « trucs et astuces » pour les pitchous loulous, les recettes de cuisine, le ménage, la déco, en plus des régimes pour (re)devenir mince après la grossesse… tout en utilisant des micro-articles pseudo-féministes en guise de caution, sous couvert de conservatisme.
    Ton article parle de tout, comme d’habitude.
    J’aimerais que tes idées deviennent « mainstream ». On en est encore loin.

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  7. Bonjour

    Je dois être spécial mais dans mon milieu je n’ai pas beaucoup de couples sur ce modèle: hélas pour avoir une vie décente les deux parties du couples sont obligées de travailler pour pouvoir s’en sortir !

    Avoir une femme cantonnée au tâches reproductive sous entend que les revenus généré par un seul emplois sont nécessaire pour payer le loyer + les besoins + les enfants ?

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  8. Hum, l’aventure de Michelle. Dommage que la loi ne le reconnaisse pas plus mais on pourrait considérer:
    – qu’elle a travaillé en tant que gestionnaire/ comptable (non déclarée) pendant 20ans
    – qu’elle a travaillé comme femme de ménage/nounou (non déclarée) pendant 20ans et plus.
    Ca en fait des sous que Michelle (et le FISC, et la sécu, etc.! ) pourraient réclamer à D…

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      1. Bof, tu peux faire des calculs en gros:
        – nombres d’heures travaillées
        – salaire moyen dans la profession (femme de ménage/ comptable/ etc)
        – primes (ex: heures sup, travail le we, travail le soir, etc.)
        A ajuster suivant l’époque.
        En général l’INSEE est une bonne source d’information car ils ont des stats assez anciennes sur la popu française.

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      2. Pour la charge mentale et le reste…
        Pas de données précises.
        Si la charge mentale c’est gérer les gosses, la cuisine et le reste, alors ça peut se comparer au salaire de salariés du secteur hôtelier.
        S’il s’agit de l’impact que ça a eu sur sa propre carrière, alors je crois que la justice connait la notion de perte de chance. Exemple: je me rends à pied à un entretien d’embauche où j’avais toutes les chances d’être pris mais je suis heurté par un véhicule. On considère, outre mes dommages corporels, que si le véhicule ne m’avait pas heurté, j’aurais pu obtenir cet emploi donc gagner de l’argent (et rapporter des taxes à l’Etat). La question ensuite est de chiffrer cette perte de chance.

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  9. J’aimerai rebondir sur ce cas car j’ai vécu une histoire dans ce sens. Je pense que pour les femmes ce schéma est parfois intériorisé.
    Aléas de la vie aidant, je rencontre X qui travaille à mi-temps et vit encore dans sa famille. A l’époque j’ai un bon emploi. Nous tombons amoureux et projetons notre vie, nous envisageons de déménager sous le même toit quand la situation avec nos proches sera éclaircie (divergences culturelles).
    Par malheur, je perd mon emploi et n’en retrouve pas immédiatement.
    C’est là que le comportement de X, ma compagne, m’a surpris. Selon elle, mon chômage prolongé était la seule raison pour laquelle nous ne pouvions pas trouver à louer. Parce qu’elle n’envisageait pas, par exemple, de trouver un emploi plus stable qui aurait permis cette investissement. En bref, parce que j’étais « l’homme », c’était à moi d’apporter l’argent et la sécurité financière au foyer.
    Comme quoi les clichés patriarcaux existent dans la tête des deux sexes.

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  10. Merci pour cet article Emma !

    Dans ce qui est exprimé par Michelle apparaît cette réalité du monnayage du sexe que la femme est trop souvent obligée de pratiquer, dans la relation de couple comme dans le travail du sexe.

    Les travailleuses du sexe, que nous avons interviewées à la CNT, l’expriment très bien en parlant du tapinage auquel doivent se livrer les femmes, qu’elles se fassent payer pour du sexe ou qu’elles l’échangent, encore de nos jours, pour beaucoup trop d’entre nous, contre une stabilité de couple, une « sécurité » (toute relative) économique.

    Le patriarcat a encore de beaux jours devant lui.

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    1. Merci pour ton commentaire ! C’est en effet un des aspects que je voulais mettre en valeur avec cette histoire
      J’ai eu peu de retours dans ce sens, je me demande si ce n’est pas encore vu comme une chose normale …

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      1. Le discours pour expliquer en quoi le sexe dans le couple s’assimile à une forme de prostitution non rémunérée a du mal à être entendu. L’intérêt bien compris du patriarcat, qui est de continuer à faire percevoir les travailleuses du sexe comme des ennemies par leurs soeurs, des ennemies se situant plus bas qu’elles dans l’échelle sociale, y est pour quelque chose. Toutes ne voient pas le jeu de dupes de la division sexuelle du travail. La prise de conscience est individuelle et progressive, chacune se faisant sa carte personnelle d’avancées, jalonnée de rencontres avec des personnes ou des écrits. Mais ça progresse et tes publi y sont pour quelque chose !!!

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      2. Salut Emma, tu connais sûrement déjà ces travaux mais à ce sujet je te recommande les ouvrages de Paola Tabet sur le continuum de l’échange économico-sexuel… Bonne lecture 🙂

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    2. Il me semble qu’une des personnages de Françoise Dorin dans « les lits a une place » qualifiait les épouses de « putes légales ». Suscitant la réprobation outrée du personnage masculin.

      Cela dit, il n’y a pas de raison de considérer que le « devoir conjugal » est à sens unique : on peut très bien imaginer une situation ou c’est l’époux qui se trouve contraint à des ébats qu’il souhaiterait éviter.
      en nombre et en pourcentage, la situation est très déséquilibrée, mais en nature, il n’y aucune raison pour que ça soit le cas. Sauf à considérer que les hommes ont des besoin plus grand que les femmes en la matière, et ça, oui, c’est patriarcal.

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      1. Vous vous méprenez Philippe sur le sens donné à l’expression « putes légales », parce que vous ne vivez pas ce que vivent les femmes. Dans le mariage, il n’est pas question pour la femme que de la contrainte à des ébats qu’elle souhaiterait éviter mais bien de la contrainte à vivre toute une vie avec un homme, à travers le mariage, pour être relativement à l’abri, elle et, si elle en a, ses enfants. C’est bien tous les mécanismes de la société capitaliste patriarcale qui font que beaucoup de femmes ne peuvent assumer seules : petits boulots, précarité, salaires moindres, pensions moindres, discrimination à l’embauche, sexisme etc… Le mariage les met en partie à l’abri de ça mais ne les protège pas de la violence des hommes dans le couple. Voir le nombre de féminicides, qui était de 137 lors de la marche du 23 novembre.

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      2. @Valérie Hillion
        En l’occurrence je ne faisais que retranscrire l’expression de Françoise Dorin, et je suis d’accord avec vous que la contrainte (sexuelle) n’est pas la seule que subissent les femmes vivant en couple.
        Dans la diatribe des « lits à une place », je crois me souvenir que Antoinette s’emporte sur les épouses qui restent en couple parce qu’elles estiment que leur position de « Mme de… » mérite bien quelques sacrifices, au premier rang celui de vivre (et coucher) avec un homme qu’elles n’aiment pas (ou plus).
        Je ne crois pas que Dorin soit vraiment de gauche, et dans son livre le terme employé est à dessein insultant. Je ne partage absolument pas cette vision manichéenne.

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  11. Merci pour cet article, je connais bien trop de Michelle à mon goût. Par contre, je m’étais jamais penché sur les solutions, j’y jetterai un œil 😉

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  12. Bonjour Emma.
    C’est toujours avec beaucoup de plaisir et d’intérêt que je lis tes BD.
    Historiquement, le travail au foyer n’était pas nécessairement gratuit. C’est l’une des fonctions du contrat de mariage : le couple s’enrichit, même avec une répartition sexuelle du travail, à la dissolution de l’union conjugale, le « profit » effectué par les deux parties est divisé par deux, cela fonctionne comme une petite société. Cette remarque a peut-être l’air rétrograde, mais si tu l’envisages en 2019, on peut considérer que la personne qui s’est le plus consacrée aux tâches ménagères, que ce soit l’homme ou la femme, et ce au détriment d’un emploi rémunéré en argent, peut effectivement toucher, au terme du mariage, une partie de ce que l’autre a gagné grâce à son travail gratuit.
    Dans le cas de Michelle, l’entreprise son ex-mari D. a pu prospérer grâce à toutes les casquettes que Michelle a endossées de manière totalement gratuite : la compta, toutes les tâches ménagères, etc. N’est-il pas logique que ce soit D. qui compense ce manque à gagner ?
    Le problème, quand l’un des deux époux est indépendant, est qu’ils auront sûrement stipulé une séparation des biens, ce qui est un comble de l’injustice, non ? Avant l’État, n’est-ce pas à D. d’intervenir ? Le juge ne doit-il pas accorder à Michelle une pension alimentaire en considération du travail effectué par Michelle pendant 20 ans ?
    Je serais ravie d’avoir ton opinion.
    Elisabeth

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    1. C’est un sujet complexe. La première idée serait de penser que celui qui profite du travail ménager de l’autre lui doit une partie de son salaire (avec les droits retraite, maladie, chômage … associés)
      Mais c’est entériner cette répartition genrée des rôles. Pas un hasard que cela soit au programme du FN par exemple …
      Pour moi il n’y a pas de solution possible sans sortie du capitalisme car le problème de fond, ce n’est pas que les hommes exploitent leurs femmes par nature ou par plaisir, c’est souvent inconscient – le problème de fond c’est qu’on évolue dans un système brutal, concurrentiel, individualiste, où chacun tente de tirer son épingle du jeu dans l’espoir de parvenir à une retraite lui permettant de survivre. Dans ces conditions il n’y aura jamais de solidarité, ni entre les genres, ni entre les différentes classes de femmes. Chacun se reposera sur plus opprimé que soit pour s’en sortir; et c’est un raisonnement cohérent
      Donc pour moi la solution c’est de voir plus large et de militer pour plus d’égalité entre les genres mais aussi pour un autre système, c’est indissociable …

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      1. J’ai du mal avec ton affirmation « le problème de fond, ce n’est pas que les hommes exploitent leurs femmes par nature ou par plaisir, c’est souvent inconscient etc… »
        Le problème n’est pas ce qui serait l’inconscience versus la conscience. Il ne s’agit pas d’accuser l’homme d’être conscient ou non, mais de reconnaître le système patriarcal responsable d’une opression systémique des femmes, par la création de lois qui l’organisent et la légitiment. Même dans un couple homme-femme où l’homme serait animé des meilleures intentions du monde, conscient des rapports de pouvoir imposés à sa femme dans sa vie quotidienne, la femme ne peut laisser à la porte ce qu’elle affronte dans sa vie professionnelle et sociale.

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      2. Je ne comprends pas bien ton commentaire, en quoi ma réponse nie-t-elle l’existence du patriarcat ? Je dis que les deux sont intimement liés (capitalisme patriarcal)

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      3. Pas forcément. C’est juste une reconnaissance de la valeur De Ce travail.

        Pour avoir vécu cette situation dans un couple lesbien, le problème est vraiment moins le genre que la reconnaissance du travail effectué a la maison. Car etre une femme ne l’empeche pas de considérer et dire ouvertement que « j’ai vécu 10 ans a ses crochets », et que la pension alimentaire ou la prestation compensatoire famélique que la justice la contraint a me verser son une honte… bref strictement le même discours qu’un homme.

        Et comme par hasard même quand ce travail est effectué par une professionnelle (femme de ménage, repassage, nounou, instit, infirmière, soins à domicile, AESH…), ces métiers sont sous-payés…

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  13. Bel article, avec différents points de vues. Bravo.
    De mon avis, je trouve le ton beaucoup plus pédagogue. J’avais eu plus de mal avec la forme sur la BD de la charge mentale. Elle me semblais moralisatrice, sans dénigrer la problématique et son ampleur.

    Je me permet de partagé mon point de vue, sur une thématique de cette BD.

    Pour moi, le travail n’est pas gratuit mais plutôt non-rémunéré. C’est une charge nulle pour le foyer.

    Si l’on défini le travail comme une compensation financière qui représente une part plus ou moins juste de la création de richesse induite par son activité, alors il faut considérer la gestion d’un foyer comme un travail.
    Pour répondre à la question en quoi la gestion d’un foyer est une création de richesse, il faut résonner en économie et se demander que fait économiser ce travail à la société.
    Cela est visible et peux ce conceptualiser plus facilement avec la gestion d’un enfant.
    Je prends un exemple.
    Une femme choisissant d’être « mère au foyer », elle ne confie pas son enfant à une crèche. Les crèches sont en partie financé par l’état (structure,formation du personnel, etc.).
    En ne confiant pas son enfant à une crèche elle fait diminué la demande. Donc par effet domino elle participe à la diminution de l’investissement nécessaire par l’état.
    Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

    Ma vison est la suivante, il faut voir la gestion d’un foyer comme une somme d’économies pour le foyer mais également pour la société et l’état.
    C’est pourquoi, je pense que ce travail doit être considérer comme un travail. Même si il n’y a pas de rémunération perçu.

    Je vais attentivement relire cette BD, car elle amène de nombreuses réflexions.
    Merci pour ce travail.

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  14. Un grand merci pour cet article extrêmement touchant et intéressant!

    Je pense que tu as raison lorsque tu affirmes que seule la sortie du système capitaliste nous permettra de trouver de réelles solutions.

    Je suis assez ennuyée par la proposition de certaines féministes de rémunérer les femmes au foyer. Je crains que cette initiative ne pousse à davantage de sexisme dans le milieu professionnel.
    J’ai la chance d’avoir un emploi dans lequel je m’épanouis et je ne supporterais pas que cette situation soit menacée par des politiciens attachés au sacro-saint patriarcat à grands coups de : « Mais maintenant que vous pouvez être payée pour faire ce pour quoi vous êtes venue au monde, laissez la place aux hommes et allez nettoyer votre foyer! ».

    Je déteste toutes les activités liées à la gestion du foyer; ce sont pour moi de véritables corvées, un mal nécessaire. Je ne veux pas prendre le risque d’être cantonnée à ça sous prétexte que je suis née avec un appareil plutôt qu’un autre.

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    1. je suis assez d’accord quand vous vous dites ennuyée par la proposition de certaines féministes de rémunérer les femmes au foyer. Le revenu universel, dès 18 ans, voire avant (certainEs avancent la naissance) serait une réelle avancée.
      Il me semble toutefois qu’une telle mesure, rétroactive, aurait le mérite de permettre à beaucoup de femmes, pour qui le revenu universel viendrait trop tard, de sortir de la mouise quand elles se retrouvent seules (décès du conjoint, divorce) après avoir passé leur vie à élever leurs enfants, à aider leur conjoint sans que cela se traduise par des droits (chômage, sécu, pension etc…)

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  15. Merci pour votre analyse. Hélas les problèmes cités sont en partie le fruit du pétrole gratuit qui a mené le capitalisme là où il est, La fin de l’energie pas chère, annoncée pour bientôt, devrait mettre fin à la fois aux travaux « pas trop fatiguants », au salariat en général et à ce qui reste de démocratie, avec un retour massif aux champs (accompagné d’une chute démographique conséquente.) Dans ce contexte hélas relativement crédible, il serait utile de se pencher dès maintenant sur les scénarios des rôles « après ». Plutôt que de rêver à un revenu à vie qui ne peut être tiré que d’encore plus d’injustices ou d’une croissance hypothétique de l’exploitation de ressources finies.

    Les efforts « écolo » (zéro déchets, potager, recyclage) ont surtout pour effet d’alourdir copieusement une charge de travail considérée aujourd’hui déjà comme source de stress alors même que nous disposons d’electroménager, de services abordables et de supermarchés. La question de la répartition risque de ne même plus se poser. Joyeux « effondrement » à tous et à toutes.

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      1. Dans le scénario d’Olivier, on peut être certain que les femmes retrouveront leur rôle « naturel » de reproductrices, avec toutes les conséquences réactionnaires que ça implique.

        Dans un monde plus violent et moins mécanisé, la place des femmes régresse :
        1- une société supporte plus facilement de perdre des mâles plutôt que des femelles, parce que son taux de renouvellement est directement lié au nombre de femelles. Si la mortalité augmente, la société réagit en sanctuarisant la femme dans son rôle maternel.
        2- si la force musculaire redevient un critère économique fondamental, les hommes redeviennent légèrement plus rentables que les femmes, ce qui renforce le premier point.

        Ce n’est pas un hasard si historiquement toutes les sociétés humaines ont été patriarcales. Si on met l’éthique et la morale de coté, c’est juste logique. Lamentable, mais logique

        Au passage, on constatera que le capitalisme n’a rien à voir avec le patriarcat : les femmes norvégiennes sont plus libres que les femmes yéménites. Les femmes italiennes sont plus libres que les femmes de l’empire romain.

        Prétendre qu’il faudra mettre à bas le capitalisme pour enfin accéder à l’égalité parfaite, c’est une double erreur rhétorique :
        1 stratégie de l’homme de paille : ce que vous combattez réellement, c’est le capitalisme ou le patriarcat ?
        2 contresens historique : le capitalisme s’accommode très bien de la fin du patriarcat (de même qu’il s’accommode très bien de la fin de la démocratie). Libérer la femme n’est pas son but, mais féminisme et capitalisme ont parfois des intérêts communs : la libération féministe des femmes occidentales dans les années 1970 a permis de rattraper tous les acquis sociaux de 1968 : le salaires de hommes en 1969 couvraient les dépenses du ménage, l’apparition de travailleuses a dissimulé la stagnation puis la régression des salaires : les hommes n’ont rien senti, les revenus du ménage progressaient. Les femmes n’ont pas revendiqué tout de suite, trop contentes d’avoir enfin une autonomie financière.

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      2. Vous assenez comme des vérités absolues des idées reçues qui ont été déconstruites depuis bien longtemps.
        L’origine du patriarcat est encore controversée mais les études sur le sujet tendent quand même à montrer qu’il est lié à l’organisation économique des sociétés. Que le niveau d’influence du patriarcat soit variable dans différentes sociétés capitalistes ne veut pas dire qu’il n’y a pas de lien, juste qu’il y a d’autres paramètres. Il existe quand même dans toutes ces sociétés.

        Si vous avez le temps je vous conseille cette conférence d’un scientifique sérieux sur le sujet https://vimeo.com/38719215

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      3. @Emma : Je ne sais pas qu’elles sont les « idées reçues déconstruites depuis bien longtemps » auxquelles vous faites allusion, mais je vous remercie pour cette visioconférence, que j’ai commencé à écouter.

        Si vous contestez l’expression « historiquement toutes les sociétés humaines sont patriarcales », je la remplace par « historiquement la plupart des sociétés humaines sont patriarcales »
        https://wikirouge.net/Communisme_primitif

        Plus profondément, nous ne serons jamais d’accord sur la priorité absolue à donner à la lutte anticapitaliste par voie révolutionnaire. C’était déjà pas simple en 1789, et la France a mis un siècle à se stabiliser autour d’un consensus républicain imparfait. En 2020, dans un monde hyper-connecté ? Chaque pays « révolutionnaire » se fera juste écraser. Et sur le sujet du patriarcat, je persiste à dire que les norvégiennes d’aujourd’hui jouissent d’un statut inégalé dans l’histoire humaine. Il me semble plus réaliste de vouloir que la France rejoigne la Norvège sur ce critère que d’attendre que le monde abandonne le capitalisme et reconstruise une société techniquement avancée et non violente.

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  16. Super bd, comme d’habitude. Et très proche de ce que je vis actuellement. Je suis mère de deux enfants, la plus jeune a 1 an. Je gère 100% des tâches dédiées aux enfants.
    J’ai cherché du travail, et j’avais trouvé, mais au bout de une demi journée, mon homme m’a supplié de rentrer pour m’occuper du bébé. Donc, après bien des galères, il a trouvé un travail à son tour, et je reste avec les enfants. Son travail n’a (sinon ce serait pas drôle) pas d’horaires fixes. Quand il part le matin, il ne sait pas à quelle heure il rentre. Mes journées sont pathétiques, nourrir les enfants, ménage, courses. Aujourd’hui, après une nuit quasiment blanche (les dents du bébé…), je n’en peux plus. Je me sens épuisée, lessivée. J’ai envie de tout mon coeur d’une meilleure répartition des rôles. Mais j’ai beau en parler à mon homme, lui faire prendre conscience de cette situation… rien ne change. Qu’est ce que je dois faire? Merci d’avoir lu Emma. Tes bd sont d’utilité publique.

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    1. Je suis désolée et je compatis 😥 je pense que la discussion c’est toujours positif mais ça a ses limites … c’est un rapport encré dans nos passés et dans les structures qui nous entourent. Je n’ai pas de solution magique à proposer mais souvent le plus efficace est de changer le cadre : chercher un travail à l’extérieur pour te sentir légitime à prendre une place en crèche. (tu l’es même sans ça mais c’est bien difficile à faire entendre)
      Bien sûr, on sait qui se charge des inscriptions et de l’adaptation dans la plupart des cas, mais ça permet quand même de diversifier tes sphères de vie.
      Et aussi, l’engagement politique 🙂 cette année on organise la grève des femmes !

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      1. oui, on est totalement légitime à obtenir une place en crèche, qu’on travaille ou pas, de même qu’on est totalement fondéE à inscrire son enfant à la cantine, même si on est au chômage ou au foyer. Il y a quelques années, la municipalité où se situe l’école où j’étais instit a essayé de fermer les inscriptions aux familles où la femme ne travaillait pas car il y avait plus de gamins à inscrire que de places à la cantine, malgré deux services. Ca a été un tollé et la FCPE s’est battue contre cette idée. La municipalité a dû trouver une autre voie.

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  17. Bonjou Emma,

    J´ai trouvé la BD très intéressante.
    Je pensais que les choses évoluaient dans le bon sens (de part ce que j´observais dans mon entourage) mais les chiffres semblent prouver l´inverse.

    Un point que tu soulève et qui m´avait déjà frappé, c´est que les hommes délèguent des tâches qi´ils avaient pour habitude de gérer lorsqu´ils étaient célibataires. Ayant vécu seul pendant des années jusqu´il y a quelques mois, je ne voit aucune raison valable de ne plus m´occuper des tâches ménagères comme je le faisais avant.

    Je trouve l´articulation du feminisme et de l´anticapitalisme intéressante, malheureusement, le feminisme mainstream, dépouillé de toute subvertion politique, a totalement evincé ce type de considérations de son agenda pour se concentrer sur des sujets qui ne sont que des conséquences de la domination systémique capital/patriarcat. De son côté, le féminisme radical souffre d´une décrédibilisation dans le débat public car jugé trop extrême (on observe d´ailleurs que le terme « extrême » ou encore « radical »sert dans bien des cas à décrédibiliser une position sans avoir à démontrer quoi que ce soit).

    Dans tous les cas, merci pour tes BD qui nous font rire et refléchir. J´ai notamment découvert le principe de la charge mentale grâce à la BD que tu y avait consacré.

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  18. Bonjour Emma,

    Je tombe par hasard sur ton article et suis agréablement surpris de ta vision du sujet.

    Pour ma part, je crois qu’il y a une erreur dans la stratégie a adopter pour que le couple aille mieux.
    Je veux dire par là, que les idées qui tournent autour de l’argent, comme donner un salaire au femmes pour leurs tâches ménagères, risquent d’abimer encore plus les couples dont la relation serait dans le cas échéant basée sur l’argent.

    Il me semble plus efficace de miser sur l’éducation en (re)mettant en avant la morale et le bon comportement, ainsi les couples pourront avoir une relation basée sur la confiance, et ceci me semble être plus durable (que l’argent).

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  19. Vous soulevez madame, de nombreux points très intéressants du quotidien de cette dame hélas bien représentatif des pièges sexistes qui <> la vie d’une femme, mais vous éludez totalement ce qui me semble être le problème le plus grave dans son histoire: avoir participé à l’entreprise de son mari sans avoir été payé.
    Certes, la charge mentale/domestique est un travail invisible et non rémunéré. Mais le travail dans l’entreprise est en ceci beaucoup plus grave que la dame a occupé un véritable poste de salarié et ce, sans aucun salaire! Sans ces années pour la retraite! Sans ses droits pour le chômage! La dame n’a pas été « que » femme au foyer, elle avait un moyen de se faire valoir professionnellement ! Le texte parle encore des taches domestiques alors qu’ici la question du travail PROFESSIONNEL non rémunéré me parait encore plus grave et insidieux (flouter volontairement la frontière entre le privé et les affaires pour se passer dun salarie tout en étant le patron…), et pas sûr qu’apporter une confrontation de droite/de gauche soit très pertinente car même la plus capitaliste des feministes soutiendrait que tout travail mérite salaire (même sous payé!). Changer les conditions de travail cest bien, mais on en est même pas encore là dans ce cas…

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  20. Pour des mesures qui permettent une plus grande égalité devant la loi (et les finances) en cas de rupture, je vous invite à lire sur les pensions alimentaires pour les époux.ses et pour les enfants, au Québec. Celles-ci ont été mises en place (entre autres) pour aider à reconnaître et compenser le travail « invisible » des femmes au foyer, dans le cas d’une rupture.

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  21. Il est clair qu’un salaire universel pourrait permettre moins de précarité, plus de justice social et surtout plus d’équité.

    D’autant que les femmes au foyer française qui ne travaille pas n’ont aucun revenu personnel.

    Elles ne peuvent donc pas facilement quitter un mari violent, qui les trompent ou qu’elle n’aime plus, etc.

    De plus, elles sont obligés de dépendre du revenu du conjoint pour ses dépenses personnelles. Un mec qui bosse ne justifie pas auprès de sa femme ses dépenses même les plus folles alors que ce soit être sûrement le cas dans l’autre.
    C’est son argent qu’elle se doit de dépenser avec parcimonie car c’est lui qui l’a gagné à la sueur de son front.

    Et cela est valable pour tout parent (homme ou femme) au foyer quelque que soit le type de couple. (homme/homme, femme/femme).

    Un salaire universel pour tous permettrait de faire ou pas le choix d’être un parent au foyer tout en permettant de rester indépendant.

    Un couple devrait être l’union de deux personnes indépendantes financièrement l’une de l’autre qui le font par choix et non l’union d’une personne qui perd son indépendance financière pour le bien commun avec une autre qui garderait toute son indépendance financière.

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  22. Bonjour Emma, comme toujours, ton article est super. J’y suis particulièrement sensible car je rencontre actuellement ce problème à la maison : les hommes de la maison travaillent à temps plein et ont des activités plutôt bien vues et rémunératrices, tandis que les 3 femmes sont reléguées en majorité au travail domestique, c’est très frustrant considérant qu’en plus nous en sommes tou.tes plus ou moins conscient.es. Je me sens immobilisée par le fait que ce ne soit pas juste un problème privé, mais justement bien un problème structurel (notamment du travail) qui nous coince dans cet état des choses. Sororités !

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    1. c’est pas si simple que ça ! Y a tout un tas de manière de trafiquer les comptes, de se rendre insolvable etc… en général les mecs en usent. Et puis récupérer la moitié des actifs ne remplacera jamais ce qu’elle aurait pu percevoir en fait de pension, chaque mois tout au long de sa vie. Des actifs, un capital donc, ça s’épuise. Tout le monde ne sait pas/ne peut pas placer du fric de manière à l’économiser, l’argent se dévalue.

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  23. Bonjour Emma et merci encore pour cette prise de position pertinente et claire.
    Je voudrais traduire votre BD en espagnol, elle mérite d’etre Lue dans toutes les langues. Seriez vous d’accord ? Je sais traduire mais j’en n’ai aucune idée de comment on gère là à charte graphique.

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  24. Je trouve que ton idée du revenu universel à vie est très bien, mais c’est une douce utopie. Est-ce que tu crois vraiment que le système capitaliste va tomber un jour? Même un jour prochain?
    Non, moi en tout cas je n’y crois pas.
    Même si j’aimerais bien aussi, tout comme toi.
    E ce moment je m’intéresse à la question environnementale par le biais de mon travail, et je me fais aussi la réflexion que c’est ce fichu système capitaliste qui nous a mis dedans.
    En fait il a apporté des tonnes de problème pour finalement assez peu d’avantages.
    Mais il faudrait une révolution, et mondiale en plus.
    A mon avis c’est une douce utopie.
    Bon, par contre, je te dis ça, mais je n’ai rien à proposer en échange…
    Je me sens plutot résignée. Je ne vois pas comment on pourrait mobiliser les populations à renoncer au capitalisme…
    Bref…
    En tout cas merci pour tes BD, elles sont une bouffée d’air frais!
    Bien cordialement,
    Mnémosyne

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  25. Bonjour, Merci Emma pour votre super bd, très intéressante et qui résume tellement de cas de femmes « coincees » dans des situations de famille insupportables.
    Je n’ai pas lu tous les commentaires, mais j’en ai lu qq1 concernant la situation de Michelle.

    Dans ce cas, je regrette que les femmes n’aient pas assez d’infos. Une femme qui bosse sa femme gratis pour son mari = conjoint collaborateur (même si ça n’existe pas depuis des décennies, malheureusement) :
    https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/statut-du-dirigeant-son-conjoint/statut-du-conjoint/conjoint-collaborateur

    https://www.entreprises.cci-paris-idf.fr/web/reglementation/developpement-entreprise/droit-social/le-statut-de-conjoint-collaborateur

    Un divorce/dissolution de pacs où l’un profite de ce que l’autre à fait pour son activité pro = participation à la communauté -> demander partage égal du patrimoine commun, ou enrichissement sans cause (contrat de mariage/pacs).
    En concubinage, effectivement on se fait b….

    Au delà de se protéger et réclamer ses droits, je trouve ça indispensable que les jeunes soient éduqués sur ces sujets. Les garçons, pour ne pas se comporter plus tard de cette manière, les filles pour refuser qu’on se comportent des ainsi avec elles.

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  26. Je vis une situation complètement inverse, tout en étant féministe radicale. Mon mari (ouvrier maçon, alors que je suis ingénieure), a abandonné son boulot pour me suivre en expatriation en Chine en 2014 (on est rentrés en France en 2017). Depuis, il est homme au foyer. Il s’occupe de tout, a la charge mentale de la gestion de la maison et fait tous les travaux chiants, et cuisine divinement.
    Je l’adore et ne vis que par et pour lui.
    J’ai souvent mauvaise conscience de lui laisser tout le tracas, avec parfois des sursauts de : « mon collègue homme ne se pose pas ce genre de question !! »
    Je pense qu’il est heureux comme ça, même si je suis très attentive parce que consciente que ça peut être très difficile à vivre pour un homme, même au 21e siècle (et que comme devrait être chaque homme ayant le pouvoir situationnel/financier, nous sommes responsable des gens que nous aimons).
    Je sais que ma situation est exceptionnelle, et loin d’être représentative de la société…

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  27. Bonjour et bonne année à toutes et tous…
    Tout d’abord Merci encore Emma pour cette BD que Je trouve comme toutes les autres tellement pleine de sens et efficace, Moi je viens juste dire que je suis entièrement d’accord avec ce qui est dit sur le patriarcat à éradiquer avec le capitalisme….
    Mais je voulais aussi témoigner d’une possibilité d’espoir pour ce changement, puisque grâce au témoignage d’Eliane, je ne me trouve pas seule à vivre l’inverse. Même si c’est plus soft, de mon côté je suis institutrice et depuis que je suis avec mon mari, il a toujours touché moins que moi en salaire et on a toujours partagé toutes les tâches de la maison : les enfants nous nous en sommes occupés tous les 2, pour le ménage il fait plutôt tous les sols et moi les sanitaires..; pour la poussière on partage… la vaisselle c’est chacun son tour, pour le linge, moi je lave, on étend tous les 2, lui il repasse et on range tous les deux…;la cuisine c’est tous les 2 mais plus souvent lui, car je suis beaucoup moins souvent à la maison que lui…. car je suis aussi une grande militante^^(j’ai d’ailleurs commencé par désobéir au sein de l’éducation Nationale, 😉 @Valérie Hillion) Tout ça pour dire que c’est possible..; et que nous sommes parfaitement heureux comme ça. Et c’est vrai qu’avec beaucoup moins de charge mentale à assumer c’est plus facile de faire bouger les choses et de savoir ce qui est bon pour nous.

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  28. Super BD! Bravo!
    Mais un salaire à vie, philosophiquement et politiquement c’est dérangeant et assez capitaliste : on fait rentrer l’économie, le salariat, une logique mercantile, encore d’avantage au sein même des foyers. Eh, on peut pas couper un peu avec ça? 😉 En plus, ça va davantage pousser le conjoint qui bosse à dire à l’autre « non mais reste à la maison, ça nous assure un revenu pérenne ».
    Pourquoi pas plutôt travailler davantage à l’équilibre des tâches, faciliter la « re-professionnalisation » (terme maladroit désolée) des femmes ou hommes qui veulent réintégrer le marché du travail, et promouvoir les aides sociales? Et valoriser socialement le fait d’être « au foyer »! C’est fou, c’est hypeer bien vu un homme au foyer, par contre une femme au foyer c’est forcément une nana aliénée.

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    1. entièrement d’accord avec Cam. C’est le capitalisme avec sa logique implaccable et hégémonique qu’il faut quitter.
      Capitalisme = patriarcat, patronat et donc salariat, économie, oppressions croisées et accumulées (l’intersectionnalité qui pour encore beaucoup de gens est un gros mot incompréhensible), impérialisme et (néo)colonialisme… tout ça est indissociable. On n’en supprimera pas un élément sans toucher au système qui chapeaute le tout, le nourrit et s’en repaît.

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  29. Merci !

    J’ai une question à laquelle je n’ai pas vraiment de réponses et je me demandais si vous (ou quelqu’un d’autre d’ailleurs) aviez une hypothèse/explication à cela : les études sur le travail domestique montre qu’il y a assez peu de variations entre les femmes dans la prise en charge des tâches domestiques tandis qu’elles sont beaucoup plus fortes chez les hommes (par exemple, plus d’un quart des hommes ne passent pas une seule minute en tâches domestiques (!) quand un quart y consacrent plus de 2h30 par jour).

    Comment expliquer cela ? Cela me semblait plutôt contre-intuitif dans la mesure où les situations professionnelles des hommes sont moins variables que celles des femmes (j’entends par là que la plupart des hommes travaillent à temps plein quand, chez les femmes, on trouve à la fois des parts importantes de personnes à temps plein, à temps partiel et sans emploi salarié).

    Je vous remercie par avance et vous souhaite bonne continuation.

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  30. Bonjour et merci pour cette BD très intéressante! Je n’ai pas lu tous les commentaires, peut-être que certain(e)s ont déjà posé cette réflexion.
    J’ai été étonnée par un aspect de la BD. J’ai l’impression que le travail à la maison des femmes est présentée très négativement (répétitif, pénible) et j’ai envie d’apporter un autre point de vue.
    Je viens d’être maman. Bien informée sur l’allaitement, j’ai décidé de prendre un congé parental pour suivre les recommandations de l’OMS et allaiter au moins 6 mois ma fille.
    Déjà si je veux offrir ce que les études nous montrent comme le mieux pour nos enfants, je suis obligée de perdre une grande partie de mon salaire (le congé parental est rémunéré environ 400 euros pendant 6 mois pour un 1er enfant). J’ai la chance de pouvoir me le permettre mais beaucoup de femmes dans mon entourage ont repris le travail après les 10 semaines légales ou juste un peu plus tard en sacrifiant leur allaitement. Voulaient-elles continuer ou non ? Certaines ne se sont même pas posées la question. Beaucoup n’ont pas le choix. C’est 10 semaines et c’est comme ça. Vous avez vu un bébé de 10 semaines ? Ça doit être un déchirement de le laisser à quelqu’un d’autre toute la journée. Toutes les mamans de mon travail m’ont dit combien ça avait été dur pour elle de revenir travailler…
    Même si le congé parental est obligé d’être accepté par l’employeur, il n’est pas sans impact sur la carrière: la première de mes collègues qui l’a pris a vu passer tous les postes à responsabilité sous son nez avant de démissionner, dégoutée… moi j’ai prévenu bien à l’avance de ce que je prenais et comment mais je sais que je vais ramer (métier de l’informatique qui évolue très vite) pour me remettre à niveau tout en essayant de ne pas déborder trop sur mes heures pour profiter de mon bout de chou et continuer l’allaitement. Hum ! Challenge en perspective et pas sûr qu’on m’aide beaucoup…
    De plus, j’adore m’occuper de mon bébé, le voir grandir, évoluer, découvrir le monde, ça n’a pas de prix ! Certes les tâches ménagères sont pesantes mais je n’ai qu’un enfant et un mari qui continue à faire sa part comme avant. Je vois bien que mon enfant a besoin de moi, est attaché et encore beaucoup trop petit pour comprendre que je m’absente toute la journée. Et moi je prends un vrai plaisir à prendre soin d’elle. Être « femme au foyer » c’est dur mais c’est aussi agréable!
    Et donc un cruel dilemne se pose pour moi et toutes les mamans : travailler et voir ma fille élevée par quelqu’un d’autre ou arrêter mon travail, perdre mon salaire, mon indépendance et ma fierté de faire un job cool dans un environnement très masculin (regarde ma fille, tu peux faire ce que tu veux comme boulot!) ? Une solution pourrait être un temps partiel mais je connais mon boulot et ses contraintes. Impossible de dire à un client que son projet mettra deux fois plus de temps parce que je ne serai là que 50% de la semaine ! Et puis à nouveau, perdre 50% de mon salaire.
    Là non plus pas de solution évidente pour concilier ces aspirations complexes et contradictoires. Certaines se tournent vers les métiers de la petite enfance ou l’entreprenariat… Je comprends en tout cas qu’elles arrêtent volontairement de travailler. Bosser pour payer quelqu’un pour élever nos enfants, ça a un côté absurde non ?
    Enfin last but not least : les papas, complètement oubliés dans cette histoire, valorisés dans la société uniquement par leur métier et leurs carrières et si c’est déjà compliqué pour les femmes de prendre un congé parental… on imagine pour les hommes ! Le métier de parent n’est decidemment pas très valorisé en France…
    Une piste peut-être : la Suède propose un congé parental de 480 jours à répartir entre les deux parents dont 60 au moins à prendre par le père. Et ma tante suédoise de me raconter « mon boss ne sera pas là aujourd’hui, il s’occupe de son fils qui est malade et tout le monde trouve ça normal ». Mais économiquement, l’impact ?

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    1. Bonjour, non pas du tout le message de cette BD (je le dis dans la conclusion) est justement de revaloriser ce travail pour que les hommes aussi s’y intéressent et qu’il soit mieux partagé. Ce n’est un travail pénible que parce qu’il est souvent fait à la hâte, dévalorisé, sous estimé socialement et financièrement.
      Quant au déchirement en fin de congé mat’ : pour certaines, oui, pour d’autres non. Ne pas être la seule à élever notre enfant n’a ABSOLUMENT rien d’absurde. C’est un choix, ce n’est bien sûr pas une obligation. Personnellement je n’ai pas eu envie d’allaiter et j’ai repris le travail avec un immense sentiment de libération. D’autres amies l’ont fait la mort dans l’âme. Ne faisons pas de généralités. Ce qu’il faut c’est ouvrir des solutions qui permettent de faire des choix, pas mettre tout le monde sur les mêmes rails. En Allemagne, il y a une très forte injonction à allaiter, longtemps, et aucune solution de garde pour inciter les mères à rester à la maison. Beaucoup d’Allemandes en souffrent. Au Quebec on m’a confié des sentiments similaires.

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  31. La maternité, soit la période qui représente la grossesse et l’allaitement, devrait être également davantage valorisée. Par exemple, jusqu’à 1981 (le gouvernement de Mitterrand l’a supprimée), il existait une allocation allaitement. Bon, le montant était ridicule (l’équivalent de 0.20 centimes d’euros par heure il me semble) mais il avait le mérite symbolique d’exister. Quand on a allaité 2 ans, 3 ans, voire plus, on sait que l’allaitement est un travail qui prend tout notre temps ou presque notamment la première année de l’enfant (bien sûr, en plus du travail salarié).
    Par ailleurs, la durée du « congé » (il s’agit davantage en réalité d’un arrêt de travail déguisé, aucunement d’un congé..) maternité en France est ridicule et ne tient pas compte de l’intérêt de l’enfant et de l’importance du lien mère-enfant. Cette période n’est ni valorisée , ni investie par l’Etat, qui laisse les mère livrées à elles-même dans un isolement et une solitude à la limite du supportable surtout pour une primipare. Le travail salarié en extérieur devient alors la seule issue possible et envisageable pour la mère, qui ne rêve que de quitter son bébé pour retourner produire pour le capital. Tout ce système est bien rôdé et manigancé. L’éducation des bébés (tout comme le prendre-soin de nos aînés… encore une catégorie de population malmenée) n’est aucunement valorisée. Alors que le travail fournit par la mère pendant cette période est colossal (elles sont chargées de transmettre les bases de la génération future, c’est loin d’être rien et anodin…)
    Des passerelles devraient être réfléchies entre le lieu du travail salarié et la maternité post-partum, notamment peut-être une possible présence du bébé auprès de sa mère au travail (pour les cas où la maman ne peut prendre un congé parental), du télé-travail facilité pour les mères ayant un bébé de moins d’un an par exemple.

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      1. Et iui, c’est tout à fait le sens de mon message 🙂 Pour permettre cela, il faut reconnaître le travail qu’un bébé impose. » Il faut tout un village pour éduquer un enfant », comme le dit le proverbe africain.

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      2. C’était pas très clair dans votre proposition vous ne parlez que de la mère. Jamais au grand jamais je n’aurais voulu avoir le bébé près de moi au taff, la porosité entre les sphères de vie est déjà intense sans ça.

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  32. Je parlais maternité dans mes propositions, donc de la mère par conséquent. Le sujet c’est bien la condition des femmes, non ? Et là je proposais un focus sur la maternité. Ce sont nous qui sommes enceintes et qui allaitons, il y a déjà beaucoup à faire pour lutter contre l’isolement la solitude et le manque de reconnaissance durant cette (longue) période de maternité. Si on nous offre une reconnaissance et un statut, avec des aménagements (des personnes tiers autour de nous, de l’accompagnement, du soutien, un statut social et une rémunération, etc.), après on peut réfléchir pour aller plus loin. Bien entendu, en l’état des choses, impossible d’envisager un accueil du bébé dans la sphère du travail des parents. Les crèches familiales sont un début qui invitent déjà à la réflexion.

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    1. Je pense avoir compris et ne pas partager complètement votre point de vue. Toutes les mères n’allaitent pas. Le lien d’attachement dans les premiers moments de vie peut être noué avec n’importe quelle personne s’occupant beaucoup de l’enfant.
      Des aménagements oui mais ils doivent avant tout permettre d’inclure d’autres personnes, pas d’inclure ENCORE PLUS le bébé dans la vie de la mère. Les allocations maternité peuvent avoir comme effet d’enfermer encore plus les femmes dans la sphère domestique, elles doivent donc être mises en place en même temps qu’une répartition égale des tâches. Bref remplacer maternité par parentalité, lien mère enfant par lien d’attachement … que chacune y prenne la place qu’elle souhaite. Pour rien au monde je n’aurais voulu passer 6 mois en congé maternité, mais pour d’autres ça ne serait même pas assez.

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  33. Bonjour, en Italie il y a la même situation et pourtant beacoup de gens l’acceptent.
    Tous les efforts pour donner à les enfants une éducation sans stéréotypes sont empêchés par l’Eglise et les politiciens du droite.
    Je me sens si chanceuse à n’avoir ni mari ni enfants.

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  34. Est ce ainsi que la majorité des couples vivent?! Quelle tristesse..
    La planche est intéressante mais pourquoi, dès le debut, parler de travail salarié? Ca fausse toute la démonstration.
    Il y a de plus en plus de micro entrepreneurs et il serait bon d’en souligner les biens faits domestiques. Prenons un exemple simple: le notre (ma cherie + son fils et moi 🙂 )
    Pas de pointeuse, juste une production a faire dans de delais resonables et +ou- conventionnés.
    Pour les tâches domestiques, elles sont reparties en 2: Madame:
    -« je fais le menage et la lessive mais pas les courses et la bouffe »
    Moi:
    -ca tombe bien, j’aime cuisiner et je ne sais pas ou se trouve la serpillière.
    Je fais les courses toutes les semaines et a manger tous les jours. On a un fonctionement enviable parait il. Mais on a d’autres soucis, notamment sur l’éducation…

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  35. Il y a de nombreux problèmes dans votre histoire.
    Partons du principe que Michelle dit la vérité, ce qui n’est pas nécessairement le cas parce qu’après tout vous n’avez que sa version, personne ne lui a mis le flingue sur la tempe pour rester à la maison. Son mari l’a en effet laissée tomber comme une vieille chaussette mais le fait de rester à la maison reste un choix personnel.

    De nombreuses femmes travaillent et construisent ainsi leur retraite, si certaines font le choix personnel de rester à la maison, pourquoi devraient-elles être payées pour cela ? Vous semblez oublier que la retraite fonctionne par cotisations… pas de cotisations, pas de retraite et tout le monde est logé à la même enseigne. Jeunes, vieux, hommes, femmes.

    Le fait que Michelle décide de se mettre en couple pour s’assurer une meilleure situation matérielle est son choix personnel, qu’il est malvenu de juger. Si elle y trouve son compte, c’est son problème et sa liberté.

    Quant aux tâches ménagères et tutti quanti, il ne s’agit pas d’un « travail » qui serait non payé. Présenter cela comme ça est profondément malhonnête. Les tâches ménagères sont des corvées que tout un chacun doit se taper et gère différemment, en fonction de sa tolérance propre au désordre et à la saleté. Et il se trouve que, statistiquement parlant, les femmes sont moins tolérantes au désordre et à la saleté que les hommes, et c’est comme ça.

    Votre exemple du « si tu ne sacrifies pas pour moi (en restant à la maison), tu ne m’aimes pas » est également profondément malhonnête, particulièrement de nos jours où le travail des femmes est une normalité. Si dans le couple tout le monde travaille, la question ne se pose pas. Si la femme CHOISIT de ne pas travailler, il ne s’agit pas d’un sacrifice. Encore une fois, personne ne met le flingue sur la tempe des gens pour les obliger à rester à la maison.

    C’est au sein du couple que l’équilibre doit se trouver, selon la tolérance de chacun et leurs priorités et il s’agit de questions personnelles.

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    1. Si il s’agit d’un sacrifice économique que ce soit l’homme ou la femme, c’en est un. Le travail domestique devrait être reconnu car il est utile (plus que d’aller mettre des pubs dans des boîtes aux lettres en tout cas). Donc je ne comprends pas vote intervention, elle « choisi » de ne pas travailler, en fait pas vraiment, elle a été enceinte et du coup elle a du rester à la maison car c’est compliqué de travailler à temps plein avec des enfants, surtout que ça s’est passé il y a 20 ans. Ensuite on ne déclare les conjoints d’entreprises que depuis peu, ce qui n’est pas normal non plus. Il faut qu’on reconnaisse le travail domestique qui en est un. Votre commentaire participe à justifier la précarité de ces personnes, je trouve cela inadmissible. S’occuper des enfants, faire la cuisine, le ménage etc… C’est du boulot. Que ce soit le père ou la mère qui s’en occupe. Si c’étaient les pères qui s’en occupaient vous pouvez être sur que ça serait considéré comme génial, héroïque et extraordinaire. Mais ce sont les femmes donc c’est un truc de seconde zone méprisé. On le voit à votre manière d’en parler.

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  36. En fait j’ai remarqué qu’on tombe toujours sur un Jean-Jacques relou qui vient nous dire « Hann mais c’est horrible qu’une mère au foyer veuille valoriser ce qu’elle fait en argent, c’est trop matérialiste, elle aime trop l’argent et elle pense pas à ses enfants ». En fait c’est comme quand on fait certains métiers on vient nous dire « Nan mais vous faites ça par passion, l’argent ça vous intéresse pas » heuu j’aimerais bien en vivre… Du coup les personnes cyniques ici ce sont ceux et celles qui refusent de reconnaître le travail de ces mères/pères au foyer. Comme tout va bien pour eux, ils ne veulent pas que la situation progresse pour d’autres.

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  37. Bonjour,
    J’ai fait partit d’un processus d’accompagnement pour personne en situation de handicap et dans le milieu médico-social et de reconnaissance du handicap il y a toujours la question de l’autonomie. C’est toujours « l’autonomie » qui définit les besoins d’accompagnements : quotidien, travail, sociabilité, loisirs…

    Dans vos BDs je retrouve le schéma parental avec lequel j’ai grandit, beaucoup se plaignent de la caricature, et bien j’ai grandi dans cette caricature.

    Depuis le collège je pense à la société qui infantilise les garçons, en entrant dans le monde du handicap institutionnel, c’est devenu encore plus frappant, c’est sur notre capacité à pouvoir prendre soin de notre domicile, de nous-même, de nos finances… que nous sommes sans arrêt évalués et qu’on détermine si on est apte ou non à quitter l’institution pour avoir un logement autonome, un travail dans le milieu ordinaire…
    La société accepte que des individus ne soient pas autonomes et les récompense même parfois pour ça, le justifie, les laisse se complaire dans l’immaturité affective et émotionnelle, quand des individus vulnérables sont soumis au jugement de la conformité pour déterminer si on peut les laisser disposer d’eux-même librement.

    Ca me met tellement en colère.

    Je suis probablement maladroite dans ce que je cherche à exprimer, mais ce que j’essaie de dire, c’est qu’il faut accepter de grandir. Pas physiquement, mais émotionnellement et psychiquement, et que l’investissement que l’on met dans l’entretien et la préservation de son environnement (familial, professionnel, logement…) est un indicateur de maturité et de stabilité psychique dans le médico-social.
    Et c’est donc toujours la question que j’ai envie de poser aux hommes qui refusent ou rechignent aux tâches ménagères de la famille, dont ils sont les géniteurs avec leurs épouses : Pourquoi vous refusez de devenir responsable et autonome?
    Et pour ceux qui sont parents : il est temps de grandir.

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  38. Bonjour à toutes,
    Je genre volontairement mon salut car ici et pour une fois, on parle de femme entre femme (car je ne suis pas sûre que beaucoup d’homme poursuivent la lecture après les 1ères lignes).
    Je ne sais pas si cela a déjà été évoqué mais je pense sincèrement et profondément que les situations décrites pourraient totalement disparaître dès que nous éduquerons totalement différemment nos garcons.

    Je m’explique et je ne souhaite pas là créer de polémique, (et puis j’ai eu une fille) mais il me semble que les mamans de petits garçons transfèrent l’amour qu’elles portent au conjoint sur les enfants garçons (ce qui n’arrive pas envers une petite fille), elles passent tout, elles les protègent de tout, elles font tout à leur place, elles les encensent comme elles encensent leurs maris et ne leur apprend ni respect des femmes, ni respect de
    d’eux-mêmes et de leur interieur….

    Je vous laisse méditer…

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